L'histoire :
Une bombe explose dans l’église baptiste de la 16ème rue, à Birmingham, Alabama. À l’intérieur, se trouvaient des paroissiens noirs. Le bilan est lourd. Quatre petites filles noires sont mortes brûlées ou asphyxiées : Addie Mae Collins, Carole Robertson, Cynthia Wesley et Denise Mc Nair. En tout, 21 enfants sont blessés. La peur s’empare des habitants, tant et si bien qu’une flambée de violences vise directement la communauté noire. 18 septembre 1963. Martin Luther King prononce une homélie pleine d’humanité devant des fidèles venus en masse. Il insiste sur le fait que c’est le racisme qui a eu raison de leurs vies. Pour changer les choses, il faut que les noirs puissent être des électeurs à part entière (ce qui était plus ou moins impossible). Si chaque citoyen ne peut s’exprimer, l’Alabama continuera d’élire des gens comme le Gouverneur Wallace qui fait l’apologie de la ségrégation. Après la messe, Diane Nash et John Lewis s’entretiennent avec le pasteur pour leur exposer leur plan : faire un coup d’éclat à Selma pour permettre aux noirs de figurer enfin sur les listes électorales… 20 janvier 2009. Barack Obama prête serment et devient le nouveau Président des États-Unis d’Amérique. C’est le premier président noir de l’histoire du pays…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième tome de Wake Up America clôt la trilogie inspirée de la vie mouvementée de John Lewis, personnalité emblématique aux USA. Il fut l’un des instigateurs de la Marche de Selma, un événement fondateur dans l’histoire des États-Unis d’Amérique, détaillé ici de l’intérieur. A la lecture de ce pavé, on ne peut s’empêcher de constater tout le chemin parcouru contre la ségrégation. John Lewis a été l’un des ardents défenseurs de la cause noire, avec Martin Luther King, son compagnon de lutte, qui a payé le prix fort son activisme. On pense aussi à Malcom X, Mohammed Ali, Rosa Park qui ont dans des styles différents porté un message d’égalité. Dans ce troisième opus, Andrew Aydin, traduit de main de maître par Matz, poursuit sa narration en mettant en parallèle les années 60 et l’époque contemporaine qui a vu Barack Obama accéder au pouvoir suprême. Même si les tensions raciales perdurent, l’élection du démocrate montre toute la symbolique de l’événement. Il insiste ici sur le combat pour les droits civiques des noirs américains. Le dessin habile de Nate Powell illustre parfaitement ce récit puissant et haletant, tant et si bien qu’on a l’impression de revivre les évènements. Qu’on se le dise, Wake up America mérite largement son National Book Award et les éloges nourries du Washington Post et d’Oprah Magazine !