L'histoire :
Gotham a bien changé. Et Alfred Pennyworth n’aime pas cette nouvelle version. Le voilà revenu et il s’isole dans le magasin d’Amir. Il n’y a vraiment qu’avec lui où l’on trouve du vrai bon thé. C’est aussi l’endroit idéal pour se planquer. Au milieu de son arsenal rempli d’armes, il contacte Julia, sa fille. Il n’arrive pas à l’avoir mais il lui signale qu’il est de retour. Il se met ensuite en ligne et son chef se connecte. Il lui demande quelle est la nouvelle mission. Le boss explique qu’un nouveau gang pose de sérieux problèmes dans la ville. Les « bêtes de soirée » massacrent des citoyens pendant la nuit et sans logique ni raison. A cause d’eux, le taux de criminalité a monté de 700% ! Leur dernier triste exploit est d’avoir incendié une garderie en tuant plus de trente personnes. Alfred ne doit pas les arrêter mais les surveiller ou les infiltrer. Il précise également que quelqu’un d’autre semble s’intéresser à eux. Il faudra également qu’il trouve de qui il s’agit, quitte à l’arrêter si besoin. Alfred peste : on l’a fait venir en urgence et on l’a obligé à arrêter sa mission à Singapour pour des guignols décérébrés. Mais les ordres sont les ordres, il le sait bien.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite à l’événement Absolute Power, DC tente un event ambitieux en proposant des versions différentes de ses super-héros phare. Une version plus adulte, dans un monde plus dur et violent. On commence bien sûr par l’égérie du catalogue : Batman. Il est amusant de constater que Scott Snyder est aux manettes, le fameux scénariste du run beaucoup plus classique La cour des hiboux. Cette refonte du Chevalier Noir vaut sacrément le détour et on est ravi de retrouver un Snyder enfin bien inspiré. Les transformations subtiles du Batverse sont un véritable régal en soi et vous serez surpris de découvrir le devenir de certains personnages à commencer par Alfred Pennyworth. L’intrigue est aussi diablement nerveuse avec un vilain atroce, qui utilise des moyens modernes qui font frémir. Quel plaisir (quasi coupable) également de voir un Batman beaucoup plus dur et violent, qui n’hésite pas à faire couler le sang face à un Gotham cauchemardesque. On retrouve la patte désabusée de Frank Miller (notamment avec les insertions des médias qui commentent la fiction) tout en reprenant l’inventivité trépidante de Sean Murphy. Il faut le reconnaître, c’est presque le dessin de Nick Dragotta qui vole la vedette au scénario pourtant déjà excellent. Il faut dire que l’art du dessinateur est particulièrement saisissant d’élégance, de beauté et d’un soupçon d’imaginaire quasi SF. Un plaisir de lecture… absolu !
