L'histoire :
La capsule Ray Bradbury est en grand danger. Alors qu’elle se rapproche très près du soleil, un des moteurs semble dysfonctionnel. Les scientifiques deviennent nerveux et l’un d’eux semble même incontrôlable. Il se transforme en gigantesque monstre et déclare qu’il vient au nom de Lex Luthor. La situation est critique. Un seul être peut les sauver même si on est proche des 3300 degrés : Superman ! Le super-héros arrive, ne semblant pas gêné par l’extrême chaleur. Pendant ce temps, au Daily Planet, on compte bien dénoncer les agissements de Lex Luthor. Le criminel qui a été mis sous contrôle par l’armée profite de la modification du soleil pour s’enrichir en construisant des barrages. Le journal va faire sa une des manipulations de Luthor. En réalité, ce dernier est occupé à tout autre chose. L’expédition lancé vers le soleil n’est qu’un appât pour Superman. Le génie du crime en a assez : depuis qu’il s’est vu vieillir, il a pris une décision forte. Il sait qu’il mourra un jour pendant que son pire ennemi restera éternellement jeune. Reste plus qu’une option supportable : faire du mal à l’Homme d’Acier… de façon à ce qu’il y laisse la vie !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
All-Star Superman est sûrement la série référence sur le personnage Superman. Publiée entre 2005 et 2008, elle a connu plusieurs rééditions mais vous avez peut-être ici la meilleure des versions dans un livre broché magnifique avec de nombreuses annexes intéressantes et une qualité à la hauteur de ce récit. Car Grant Morrison et Frank Quitely ont signé la plus belle histoire de l’Homme d’Acier. C’est d’ailleurs un formidable paradoxe que de lire les derniers jours de Superman qui deviennent les plus belles pages du premier super-héros de l’Histoire ! La narration paraît un peu déroutante et original avec un fil conducteur (la fin proche de Sup) et une série de fragments sous forme de mini récits qui content les exploits du personnage. Le démiurge Morrison fait de Superman le nouvel Heracles qui doit faire douze travaux impossibles. Le reste n’est qu’une série de trouvailles hors normes, faites de complexes discours scientifico-merveilleux et surtout d’inventivité dingue. Un sous-univers sordide, des dialogues surréalistes avec les Bizarro qui expriment le contraire de leurs pensées, des voyages dans le temps et l’espace jamais vus… On se croirait dans l’univers de Moebius mais cette fois, bien plus détaillé et à l’imaginaire poussé encore plus loin. D’ailleurs Quitey a tout de l'artiste français avec des pages sidérantes où les peuples, planètes et personnages prennent une dimension mystique. L’œuvre devient également immortelle par sa représentation inoubliable d’un Superman plus beau et solaire que jamais. Un chef d’œuvre qui ne peut qu'être issu d’un génie inhumain façon Lex Luthor (avez-vous d’ailleurs remarqué la ressemblance troublante entre le Luthor de Quitely et Morrison) ou d’une inspiration extra-terrestre de la planète Krypton...
