L'histoire :
Après avoir été pourchassés et quasiment vaincus par le Marchand Gris, Pearl et Skinner sont désemparés : comment faire face à la plus grande menace jamais croisée, une menace qui semble totalement invincible et impitoyable ? Les fugitifs frappent à la porte des Vassaux de Vénus mais ne semblent pas les bienvenus. Un vieux contentieux existe entre les Vassaux et Skinner qui est un renégat à leurs yeux. Pourtant, le constat est là, devant l’ennemi commun, les forces doivent s’unir pour tenter d’éradiquer le Marchand Gris. La petite équipe se retrouve dans une cachette secrète des Vassaux, créée au début du XXe siècle par Réginald Dakota pour étudier le diable en personne. Une double mission périlleuse attend les Vassaux et leurs alliés et leur échec pourrait bien mettre en péril l’équilibre de la planète toute entière. En effet, derrière le terrible Marchand Gris, se cache un être bien plus dangereux qui ne demande qu’à se réveiller…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le précédent volume d'American Vampire offrait déjà un rythme époustouflant et marquait un tournant majeur dans l’histoire de la série. Le scénariste Scott Snyder continue son exploration des mythes vampiriques tout en créant son propre univers qui emprunte aussi bien aux récits fantastiques qu’aux ambiances horrifiques chères aux écrivains tel le maître du genre : H.P.Lovecraft. À cela, Snyder ajoute une pointe de mysticisme de bon aloi qui fait encore monter d’un cran la tension qui règne tout au long du récit. Ce huitième tome monte encore en intensité et offre des révélations qu’on n’aurait absolument pas imaginées jusqu’ici et qui vont bien au-delà de l’exploitation du thème vampirique. Il s’agit sans doute d’un tournant majeur dans le monde imaginé par Scott Snyder qui fait de Skinner Sweet un être encore bien plus déroutant qu’on aurait pu l’imaginer. Le duo Pearl - Skinner fonctionne toujours aussi bien et ces personnages sont réellement attachants sans être manichéens. Les Vassaux sont également très bien exploités oscillant entre trahisons et sacrifices, rappelant parfois les romans d’espionnage. L’autre force de la série est son ancrage dans l’histoire des Etats-Unis et ce volume, qui situe son action en 1965, n’oublie pas d’insérer un contexte géopolitique toujours bienvenu. La conquête de l’espace et la guerre froide voisinent avec les problématiques de ségrégation raciale et les actions des personnages interagissent avec ces questions fondamentales. Graphiquement, Rafael Albuquerque est toujours au mieux de sa forme, alternant les combats entre vampires aux dents acérés et les courses poursuites explosives. Mention spéciale également au coloriste Dave McCaig qui sait parfaitement donner une ambiance à la fois glauque et sanglante à l’ensemble. Ce huitième opus d’American Vampire est une réussite, ce récit ne peut que vous faire saliver !