L'histoire :
Ils sont trois. Trois jeunes garçons qui se sont décidés de sortir de leur appartement de Soho pour faire un petit footing. Leur circuit habituel leur fait contourner les immeubles décrépis et les emmène du côté des galeries bien éclairées, des magasins d’antiquité et des restaurants selects. Ils n’ont rien à craindre pensent-ils. Mais moins d’un quart d’heure plus tard, les choses se corsent. En effet, au détour d’une petite ruelle qui ne paye pas de mine, les trois jeunes sportifs en herbe tombent nez à nez avec une bande de voyous armés jusqu’aux dents et bien décidés à les agresser sauvagement pour les dépouiller. Très vite, la situation dégénère et les coups de couteaux fusent. Les jeunes hommes arrivent avec peine à les esquiver mais la situation devient encore plus dangereuse lorsqu’un des agresseurs sort un pistolet. C’est pile à ce moment-là qu’une ombre furtive intervient en un éclair pour désarmer le voyou. Quelques secondes plus tard, c’est toute la bande qui est mis hors d’état de nuire par Batman. De retour chez lui, Bruce Wayne doit faire face à un Tim Drake particulièrement énervé. Ce dernier veut à tout prix l’accompagner dans ses sorties nocturnes, mais Bruce n’est pas de cet avis. Pour lui, Tim n’est pas encore prêt à devenir Robin et doit encore continuer à s’entraîner dur pour pouvoir endosser le costume de son prédécesseur, feu Jason Todd assassiné par le Joker au Moyen-Orient…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec la sortie du film Batman de Tim Burton en 1989 et le mythique The Killing Joke d’Alan Moore, en 1988, le personnage du Chevalier Noir connaît en 1990 un renouveau sans précédent au travers des histoires des séries Batman et Detective Comics. De plus, avec des scénaristes comme Marv Wolfman, Alan Grant ou bien Dennis O’Neil, les ambiances des récits deviennent plus urbaines, plus noires, plus violentes avec une teinte plus adulte, explorant à la fois le psychisme des personnages et les dangers qui pèsent sur Gotham City. Autant dire que cette année 1990 est (encore) une année charnière pour le personnage de Batman dans la mesure où la noirceur inhérente au Chevalier Noir s’affine pour devenir plus mature. En ce qui concerne les graphismes, ce Batman Chronicles 1990 suit la patine vintage d’il y a 35 ans, autant dans les dessins que les couleurs criardes et tapageuses. Mais loin d’être un patchwork infâme, ce parti pris artistique d’alors prend tout son sens au travers des histoires hard boiled, à la fois nerveuses et toujours très noires. Le récit policier et urbain est omniprésent et bien ficelé… Pour finir, ce Batman Chronicles 1990 T1, est un recueil, certes influencé par l’atmosphère instaurée par le film de Tim Burton, mais avec une volonté de donner au personnage un côté sombre qui, aujourd’hui encore, façonne l’univers du Chevalier Noir. A (re)découvrir d’urgence !
