L'histoire :
Batman sort d’un coma réparateur après avoir été envoyé dans le multivers par sa création Failsafe. Il décide alors de reprendre du service avant de se rendre compte que quelque chose a changé à Gotham : la criminalité a baissé de 75%. Tout cela grâce à la compétence de la Bat-family ? Non, tout cela grâce à Catwoman, fraichement évadée de prison, qui a décidé de recruter tous les anciens sbires des super-vilains et de les entraîner pour devenir des voleurs d’élites non-violents et ne s’attaquant qu’aux riches. Elle parvient même à s’adjoindre les services de Jason Todd, alias Red Hood, pour cette mission. Contre toute attente, la Bat-family accepte de fermer les yeux à l’exception de Batman et de son fiston Damian, qui voient dans cette démarche une défaite de la justice. Batman va alors se retrouver seul contre tous d’autant qu’en plus, il se fait dépossédé de son manoir par un certain Vandal Savage, homme préhistorique immortel dont les intentions sont plus que suspectes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un deuxième tome assez pénible à lire car se perdant encore une fois dans le multivers-fan -service, Chip Zdarsky recentre ce tome sur Gotham en opposant le Dark Knight à la Bat-family avec cette histoire de ligue de super voleurs. L’idée est plutôt bonne et nous permet de questionner les motivations d’un justicier lui-même hors la loi, enfermé dans ses principes et sa morale jusqu’au-boutiste confinant à une forme de totalitarisme. Là où Nighwing suit l’adage « la fin justifie les moyens », Batman y voit une autre forme de criminalité contraire aux valeurs qui l’habitent. D’autant que s’invite dans ce duel, le personnage le plus représentatif de cette lutte morale : Red Hood alias Jason Todd, l’ancien Robin exécuté par le Joker, qui prône la justice expéditive en n’hésitant pas à tuer. C’est d’ailleurs l’un des passages les plus intéressants à lire de ce tome quand Red Hood participe à l’entrainement des apprentis voleurs avec ses méthodes musclées. Rare est l’occasion de se concentrer sur ces malfrats à la petite semaine, traumatisés et sous emprise des fous furieux comme l’Epouvantail ou le Joker. A cela vient s’ajouter un vilain immortel Vandal Savage permettant de réunir la Bat-family contre un seul et même ennemi dans une conclusion attendue et qui s’ouvre sur un cliffangher peu surprenant. Dans l’ensemble, ce troisième tome est tout de même une bonne surprise après la purge précédente mais montre que Zdarsky et Tini Howard ne savent pas trop où ils vont dans leur run confus à l’image de la multiplicité de dessinateurs se succédant au fil des pages. Car si l’on aime toujours le style punchy de Jorge Jimenez ou Nikola Čižmešija, on doit subir les dessins assez fades de Mike Hawthorne ou les dessins passables de Nico Leon ou Belen Ortega qui certes se défendent, mais où l’on voit un peu trop l’utilisation de la palette graphique et ses aplats de couleurs.
