L'histoire :
Dans le précédent tome, le Pingouin alias Ozwald Cobblepot, se suicidait en faisant croire que Batman l’avait exécuté. Se déclenchait alors le programme Failsafe, un robot créé par Bruce Wayne lui-même, tellement puissant qu’il est capable d’exterminer Batman ou un membre de la Justice League dans le cas où l’un d’eux péterait les plombs. Seulement voilà, le seul qui aurait été capable d’annuler Failsafe, qui compte bien aller au bout de sa mission, n’était autre que feu Alfred. Heureusement, Batman échappe in-extremis à la mort en étant envoyé dans une dimension parallèle. Dans ce monde, Bruce Wayne est mort en ayant choisi non pas de mettre sa fortune dans des gadgets sophistiqués mais dans des œuvres caritatives. Cela n’empêche pas la Gotham de ce nouveau monde d’être un lieu de dépravation où le crime règne en maitre. Une belle occasion pour notre héros de repartir à zéro et de devenir le Chevalier Noir face à un vilain nommé Red Mask qui nous fait curieusement penser à un certain Red Hood.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le premier tome de ce nouveau run dirigé par le surestimé Chip Zdarsky (Public Domain, Crossover), l’idée de ce bat-robot Failsafe, sorte de Terminator indestructible, apportait du sel dans ce monde ultra balisé de Gotham. C’était l’occasion d’admirer de belles planches de castagnes dessinées par Jorge Jimenez. Dans ce deuxième tome, Zdarsky retombe dans des travers, voire dans la paresse des scénaristes actuels à qui on confie le destin des supers héros. C’est-à-dire l'envoyer dans un univers parallèle pour tout repenser mais sans brusquer les fans. Ainsi, on a une collection de vilains qui sont rebootés pour le meilleur (Catwoman en voleuse bad-ass) ou pour le pire (Harvey Dent en bourreau bodybuildé qui aurait mangé Bane). Le problème est qu’on voit très vite arriver le dénouement avec le personnage de Red Mask qui n’est autre que le futur Joker ou plutôt le Red Hood d’Alan Moore. Et à partir de ce moment, Zdarsky nous balance du fan service à la pelle, ce qui n’est pas sans rappeler la fin du film The Flash avec toutes ses incarnations de Batman qui font un p’tit coucou sous prétexte d’un voyage à travers les multivers. On y voit le Batman de Michael Keaton, de Bruce Timm et même de Franck Miller comme si Zdarsky devait convoquer les chefs d’œuvres de la licence pour espérer que cela donne de l’intérêt à son récit. Et si l’on en croit le dénouement, Zdarsky nous promet d’en remettre une couche dans le tome 3 qu’on espère, malgré tout, plus réussi. Quant aux dessins, Mike Hawthorne et Miguel Mendonça se défendent mais n’ont pas (encore) la virtuosité de Jimenez. Au final, Zdarsky est démasqué avec ce tome et prouve qu’il ne suffit pas de citer ses maitres pour les égaler.
