L'histoire :
Miracle Molly est prête à intervenir avec sa bande de malfrats. L’occasion est trop belle de récupérer cette œuvre en fibre de verre qui coûte des millions de dollars. Ils entrent violemment dans l’appartement et annoncent qu’ils vont s’emparer du bloc. La chef parle d’une libération car tous sont prisonniers d’une cage invisible et qu’il faut s’affranchir en rejoignant leur groupe. Cependant, l’un des clôturons de Gotham attaqué reconnaît Miracle Molly : il s’agit de sa femme Mary Kowalski qui avait disparu depuis quelques semaines. Mary avait un travail pénible de secrétaire qui ne mettait pas en valeur ses connaissances et ses études. De plus, sa vie au quotidien était une lente et triste routine même si son mari Matsuda est quelqu’un de bien et de tolérant. Elle se réfugiait alors sur le net sous le pseudonyme Miracle Molly et se couchait tard chaque soir pour faire des recherches et regarder des vidéos. Elle suivait assidûment les vidéos de Master Wyze qui ne cessait de dénoncer l’avilissement de notre société et le fait de devoir obéir à des règles complexes et sans intérêt. Tout le monde est dans un moule et doit sourire et se contenter de suivre le schéma imposé. Nous sommes tous formatés pour devenir des prisonniers qui l’ignorent et qui n’en ont même pas conscience. Wyze exhorte tout le monde à rejoindre le groupe l’Unsanity, celui qui libérera la santé mentale précaire et fondée sur du vide. Mary a fini par craquer et a voulu changer de vie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Batman après Joker War a quelque peu changé sous la plume de James Tynion IV. Ou plutôt, c’est tout Gotham qui est totalement bouleversée et l’imagination de Tynion n’a plus de limite. Il invente plusieurs personnages marquants comme Peacekeeper, Ghost-Maker et dorénavant Miracle Molly qui bénéfice d’une superbe introduction dans ce récit. Le casting fait pâlir d’envie d’autant que Nightwing s’invite à la fête sous la plume en plus de Tom Taylor. Malheureusement, tout ce beau monde provoque un immense flop. Tynion déploie une histoire beaucoup trop ambitieuse aux ramifications complexes et rapidement expédiées : imaginez un peu que Batman doit affronter les plans du magistrat, la police de Gotham, la violence des Peacekeepers, les messages funestes de l’anti Oracle, les actions politiques d’Unsanity, les cauchemars de l’Épouvantail vrai et ceux de son imitateur sans compter une Poison Ivy remontée… C’est comme si James Tynion IV avait avalé lui-même du gaz toxique de l’Épouvantail car tout part totalement en vrille et chaque événement assez énorme est balayé en quelques pages. C’est également le cas avec les dessinateurs qui s’enchaînent presque aussi rapidement que les actions et dont le niveau est également très inégal. L’ensemble peine à convaincre avec des styles particuliers et très différents mais on pourra tout de même se consoler avec quelques pages sublimes de Jorge Jimenez. Nous sommes bien tombés dans un état de terreur mais plus que par l’Épouvantail, c’est peut être James Tynion IV qui en est le principal responsable…