L'histoire :
Jouer un rôle c’est tout sauf porter un masque. C’est être quelqu’un d’autre. Littéralement. Basil Karlo a toujours rêvé d’être acteur et il cela tombe, un casting s’organise dans la prestigieuse Hollywood. Bien choisir la personne qu’il va incarner. Ce blond a un visage lisse et une gueule d’ange, ce sera parfait pour séduire le jury. Clay, c’est l’identité qu’il a volé de cet homme, est serveur pour les réalisateurs et acteurs les plus connus. Pendant son service, il s’entraîne pour le casting. Il répète inlassablement les mêmes répliques en essayant se mettre le ton juste sur chacun de ses mots. Un autre serveur fait aussi partie de l’aventure mais il est plus habitué aux planches de la comédie que les projecteurs d’acteur. Il angoisse donc la veille du casting. Clay le rassure et lui explique sa vision du cinéma et d’un rôle. Il faut plonger à l’intérieur du personnage que l’on incarne et ressentir jusqu’à la moindre parcelle d’émotion de celui qu’on joue, comme si l’on devenait totalement cette personne. Le lendemain, Clay se présente devant le jury. Il est prêt et sur de lui. Comme prévu, la responsable est intriguée quand elle voit qu’il vient de Gotham. Basil est persuadé que cela va jouer en sa faveur : le monde du show-business adore les histoires de rédemption. Il livre une prestation parfaite et aboutie, comme il l’avait prévu. Mais sa façon de jouer ne semble pas faire l’unanimité : trop sérieux, trop dramatique. Il tente bien de défendre son interprétation mais rien n’y fait. C’est l’autre serveur qui décroche le rôle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Batman One Bad Day, la série consacrée aux super-vilains du Batverse, s’achève sur ce huitième tome consacré à Clayface. Ce monstre tout en argile est capable de se transformer à l’envie et de prendre l’identité de quelqu’un d’autre. Collin Kelly et Jackson Lanzing prennent ce pouvoir au pied de la lettre et font de Basil Karlo un acteur (la première apparition de ce personnage en fait d’ailleurs un acteur de films d’horreur). Qui d’autre en effet mieux qu’un acteur pour devenir quelqu’un d’autre ? Le mini récit commence donc de façon saisissante avec le rêve hollywoodien. Basil cherche à décrocher un rôle mais en multipliant les personnages, c’est son identité qui se fissure. Plus original que les précédents tomes, celui-ci plonge vraiment dans la psyché du vilain, une psyché trouble et fascinante. Comme pour mieux imiter une âme qui se fragmente en multiples existences, la narration se fait parfois disparate et pas toujours facile à appréhender au départ. Mais la construction reste admirable, ponctuée de temps en temps à autre par des moments atroces où Clayface réveille la bête. Le graphisme de Xermanico est également très réussi. Son art très séquentiel est parfait pour représenter les personnages lisses d’Hollywood… tout du moins en apparence. Une jolie conclusion à un projet réussi. Même si on aurait aimé que d’autres super-vilains comme le Joker, l’Epouvantail ou Harley Quinn ne soient pas oubliés…
