L'histoire :
Il est au-dessus d’un immeuble, en train de tenir un gamin par le cou et le menacer de le jeter dans le vide. Une trentaine d’étages… Double-Face ne plaisante pas et la police le sait. Tout le monde est sur les dents en bas et notamment l’agent Nakano qui a l’impression de vivre un cauchemar. Comment neutraliser ce fou sans mettre en danger le garçon qu’il tient suspendu au-dessus du vide ? Seul Jim Gordon garde son calme et prône la patience. Il communique avec Batman et il lui rappelle qui est en réalité le criminel. Au fond de ce monstre, il y a toujours enfoui quelque part Harvey Dent, l’homme bon et intègre qu’ils ont connu. Gordon se souvient très bien du jour où il était à la place de l’enfant et que Double-Face lui braquait son arme au visage. Pendant que l’équipe d’intervention se positionne et que les tireurs d’élite tentent de trouver un accès, Batman se rend au sommet de l’immeuble. Il tente de calmer Double-Face... mais c’est inutile. On sait bien que le tueur fou est déterminé à aller jusqu’au bout. L’échange est trop long et un policier prend la responsabilité de tirer. La balle passe juste à côté de Double Face qui lâche sans hésiter le gamin. Batman utilise son grappin pour éviter la catastrophe et Gordon arrive à temps pour empêcher Double-Face d’éliminer le justicier de Gotham. Une nuit éprouvante que n’oubliera pas Nakano.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le projet Batman One Bad day consacré aux ennemis du Chevalier Noir continue avec ce deuxième tome qui met en lumière le terrible Harvey Dent/ Double Face. Javier Fernandez s’applique à raconter une histoire très classique du justicier de Gotham : une menace inconnue, une enquête, un suspense grandissant et un climax qui aboutit à une surprise. C’est déjà-vu, c’est vrai, mais il faut le reconnaître : la simplicité et le petit format de cette collection sonne comme une bouffée d’air frais, comparé aux volumineux et trop ambitieux projets qu’on nous sert dernièrement sur Batman. Cette fois, pas de fioritures, de passages tordus ou incompréhensibles, ou de clins d’œil fumeux : tout est fait pour que le récit soit intense et efficace. Batman devra résoudre un mystère lié à Double Face et plus l’enquête avance, plus la tension monte. Du grand classique, mais cela fait du bien de retrouver les fondamentaux chez DC. Cependant, ce qui marque vraiment les esprits, c’est le visuel. On sait bien que le visage à moitié déchiqueté de Dent est on ne peut plus graphique. Javier Fernandez l’a bien compris et délivre un travail artistique somptueux. A la fois noir façon polar et très élégant, son trait rend les personnages sublimes. Les couleurs sinistres de Jordie Bellaire renforcent cette impression de piège qui se referme sur le lecteur et les plans très cinématographiques soulignent encore plus la nervosité de l’ensemble. Évidemment, on perd un peu en gamme par rapport au scénario génial de Tom King sur l’opus précédent, mais ne nous voilons pas la face : ce court récit en ravira plus d’un !
