L'histoire :
Cette fois, il le tient : Batman a réussi à attraper l’Almanach ! Cependant, le problème n’est pas résolu pour autant. Les spores continuent de pulluler et d’empoisonner Gotham. Grâce à Alfred, il provoque une immense décharge qui sauve la ville. Qui sauve momentanément... car rien n’est jamais fini avec l’Almanach. En effet, comment arrêter le déroulement des saisons. Le dément change de peau à chaque cycle et sa présence suffit à faire accélérer le temps. Il faut que Batman intervienne avant tout soit totalement déréglé et provoque des gros soucis. Il est temps pour Batman d’utiliser une de ses pièces maîtresses : Duke, un jeune qui a tout pour être le nouveau Robin. Cependant, Batman a d’autres projets et il va lui donner un tout nouveau costume fait de jaune et de noir. Duke va aider Bruce à trouver l’endroit qui permet à l’Almanach de dérégler le temps. La machine se trouve dans les profondeurs. Il va falloir que le Chevalier Noir réalise un véritable exploit pour descendre et détruire cet objet, cause de malheur. La descente commence et le temps passe vite. Duke commence à paniquer. Plus de nouvelles de Batman. Cette fois, le temps a dépassé les limites humaines. Batman va-t-il réaliser l’impossible ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le projet Rebirth a alimenté toutes les nouveautés DC depuis quelques années, en refondant de nombreux personnages marquants tout en gardant beaucoup d’aspects traditionnels des histoires précédentes. Un reboot fidèle pourrait-on dire. Évidemment, c’est Batman qui a été le premier « cobaye » de ce grand revival en 2016. Urban réédite le tout en intégrales de 4 volumes pour 12 tomes parus en France. Ce démarrage a un double intérêt, car au-delà de voir un « nouveau » Batou, on assiste aux débuts de la nouvelle égérie aux États-Unis : Tom King. Et le moins qu’on puisse dire c’est que le scénariste vedette s’attaque à du lourd ! On reconnaît déjà sa patte particulière, avec beaucoup de passages d’introspection et de psychologie. Certaines pages sont choc avec un retour en arrière déchirant sur le passé tragique du jeune Bruce ou un parallèle entre le destin de Bane, de Catwoman et de Batman ; ou encore un dialogue fictif émouvant avec maman Wayne. Avec en plus la présence époustouflante de Bane dont l’ombre immense parsème le bouquin, il y a de quoi saliver. D’autant que les dessinateurs et coveristes sont prestigieux. Le graphisme et l’opposition de styles fascine, entre l’élégance et le raffinement d’un petit nouveau à l’époque, Mikel Janin (qui deviendra très vite le dessinateur attitré de la série), et le retour en force de David Finch au style toujours aussi racé et puissant. Admirez Bane nu et pourtant terriblement charismatique ou les innombrables muscles de Batman en costume ; ou encore un combat à mains nues épique et sanglant entre Bane et Batman. A l’ïmage de Batman, David Finch a de sacrés beaux restes ! Le problème, malgré tout, réside dans les rebondissements qui tournent parfois au cirque avec des trahisons un peu grossières ou des revirements téléphonés. Sans compter l’entêtement ridicule de chaque personnage à affirmer : « Je suis Batman, Bane, Catwoman... ». Tom King cherche encore son style et oscille entre histoire classique de super-héros avec du rythme et de l’action et sa narration caractéristique lente et très littéraire. Ici, c’est presque un dilemme ou un tiraillement qui fonctionne parfois mal. King semble encore prisonnier de l’aura de Batman. On le voit bien dans la courte histoire avec La Creature des Marais, bien plus novatrice et « King compatible ». Cependant, cette version de Batman se fonde sur un sacré twist qui concerne Catwoman : de quoi satisfaire tout ce qu’attendent les lecteurs ?