L'histoire :
Ça discute business dans le bar de Gotham. L’homme surnommé l’Allumette parce qu’il a sans arrêt une allumette à la bouche recherche Virgil Dare. Mais le truand à qui il parle ne sait rien. Ou alors il se méfie. L’Allumette le rassure : il bosse pour des hommes de main de Virgil et il doit lui donner une récompense pour service rendu. Il montre une liasse de billets pour l’aider à retrouver la mémoire. Le truand dit juste qu’il a entendu dire qu’il créchait au-dessus des bureaux de l’immigration. L’Allumette a enfin une piste pour retrouver ceux qui avaient une cargaison d’explosifs. Il sort rapidement du bar, crache son allumette et enlève sa moustache tout en courant. Quand il ouvre son pardessus, c’est le signe de Batman qui apparaît. Le Justicier de Gotham se précipite pour comprendre ce que mijote Virgil et ses hommes. Dans le même temps, Spawn se lamente et ne cesse de ruminer la malédiction que lui a infligé Malebolgia. Il ne retrouvera jamais son visage d’antan et ne pourra jamais vivre avec celle qu’il aime. Il reçoit alors un papier sur le visage, balayé par le vent. Quand il le regarde, des souvenirs terribles refont surface. Le journal titre « Inauguration de la Tour de Gotham. Le rêve de béton de feu Simon Vesper. ». Vesper : un nom qui résonne en lui et pour cause. C’était un de ces contrats qu’il avait dû exécuter quand il était humain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1994, se rencontrent deux monstres sacrés des comics : Batman et Spawn. Ces crossovers entre firmes sont bien entendu de sacrés coups marketing et sont plutôt rares dans la production US. Ici, deux récits sont réédités en un volume. Le premier est un grand classique du soldat de l’Enfer, Spawn : un personnage démoniaque, des morts qui reviennent à la vie et un combat final pour empêcher l’apocalypse. À ceci près qu’on y rajoute le Chevalier Noir de Gotham. Le duo fonctionne plutôt bien ensemble même si la façon de les rencontrer est on ne peut plus artificielle. Le deuxième récit est plus connu car il réunit non seulement Batman et Spawn mais aussi les deux vedettes Frank Miller et Todd McFarlane, deux auteurs qui ont su rendre le comics de super-héros différent et beaucoup plus adulte. Dès les premières pages, on sent la patte Miller avec un texte dur, noir et implacable. Quelques belles idées parsèment l’histoire (et qui rappellent le fameux Sin City) et c’est un vrai régal de lire le texte littéraire de Miller tout en contemplant comment Mc Farlane incarne avec son style caractéristique les encadrés narratifs. Et c’est ce mélange de style- qui a marqué les années 90- qui vaut le coup bien plus que le récit en lui-même. Il est en effet navrant de constater que les deux personnages iconiques doivent absolument se battre, comme pour se prouver que l’un des deux super héros marquera plus les esprits que l’autre. Batman est presque devenu un jeune capricieux sans cervelle qui jalouse les pouvoirs de Spawn ! Les fans apprécieront malgré tout cet event on ne peut plus commercial d’autant que la couverture de cette réédition est réalisée par le maître Greg Capullo qui imite, en la dépassant, la couverte de l’époque dessinée par McFarlane.
