L'histoire :
Rien ne va plus dans la petite bourgade de Twin Mills. En effet, l’homme d’affaire véreux Tweed Wickham règne sur la ville d’une main de fer et corrompt tous les secteurs d’activité de la communauté jusqu’au sein même de la police et de la justice. Mais lorsque cet homme peu scrupuleux décide de racheter le Sentinel, le seul journal de Twin Mills, il se heurte au refus catégorique de son directeur Ben Bellow et ce, malgré les difficultés financières du journal. Tweed Wickham se rend alors au domicile de Bruce Wayne, le principal actionnaire du Sentinel, afin de lui racheter son hypothèque. Mais le milliardaire refuse son offre et compte bien soutenir la ligne éditoriale de Ben Bellow qui fustige la corruption au sein de Twin Mills. Loin de baisser les bras, Wickham décide donc de passer à la manière forte pour mettre la pression sur le journal : il engage des gangsters pour saboter les rotatives, faire main basse sur les camions de livraison et menacer les reporters. Devant ces agissements, Batman et Robin quittent alors Gotham City pour intervenir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les années 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, les personnages de Batman et Robin n’étaient pas seulement des héros de comic books ou de serials. En effet, afin de trouver un public plus large, on pouvait les retrouver entre 1943 et 1946 dans les pages de différents quotidiens des États-Unis à plus ou moins gros tirages. Afin de capter très vite l’attention du lecteur au travers du format court des strips (4 cases à peine), les scénaristes Alvin Schwartz et Jack Schiff ont dû opter pour des histoires relativement nerveuses sans trop se soucier de fioritures. Ainsi, au travers des 5 histoires qui composent ce recueil de 200 pages, l’action et les rebondissements sont de mise dans un univers de film noir où se mêlent gangsters en tous genres. Du côté des dessins, on sent que la patte et le crayonné de Bob Kane sont déjà bien en place en ce qui concerne l’univers de Batman. Les traits sont précis, remarquablement bien agencés et le travail de l’encreur Charles Paris permet de donner énormément de relief au travail soigneux de Kane. De fait, malgré leurs 77 ans au compteur, ces strips sont tout bonnement superbes. Qui plus est, l’ambiance des années 1940 est parfaitement retranscrite au travers des planches (les voitures, les architectures ou bien les personnages directement inspirés des stars de l’époque comme Lauren Bacall, Humphrey Bogart ou bien Peter Lorre). En définitive, ce second tome de Batman The Dailies est une véritable invitation au voyage, en plein milieu des années 1940, lorsque le personnage du chevalier noir n’en était qu’à ses débuts. Ce retour dans le passé permet de mieux comprendre la genèse de Batman au travers de ces strips qui, à près de 80 ans, restent étonnamment modernes !
