L'histoire :
En lévitation, le jeune Jonathan Kent observe silencieusement les chamailleries qui opposent Lara sa fougueuse grande sœur et leur illustre père. Pendant qu'ils blablatent, lui écoute et analyse. Ces derniers s'accordent finalement sur un point : ce petit gars détient des pouvoirs incomparables et devrait sans aucun doute changer la face de l'univers dans un futur proche. Des années plus tard, alors qu'il observe les humains du haut des cieux avec sa sœur et qu'il s'interroge sur la nature profonde de cette espèce, Jonathan écoute le discours plein de dédain de Lara. Pour elle, les humains n'ont que des bas instincts : ils passent leur temps à manger, tuer et salir la planète sur laquelle ils vivent. La coïncidence veut qu'au même moment, ils découvrent un attroupement de civils brandissant des panneaux pour protester face à la candidature aux élections d'un politicien populiste. Ces manifestants deviennent soudainement la cible de violences perpétrées par un groupe de voyous maquillés en clowns. Les coups pleuvent, les voitures brûlent et certaines personnes sont sur le point de se faire lyncher. Le drame est heureusement évité de justesse grâce à l'intervention spectaculaire et toute en violence de Batwoman accompagnée son gang. La tension est palpable, la guerre civile est en marche et derrière l'odeur de souffre et de haine qui grandit, Lara sent la présence d'un être aux pouvoirs destructeurs... le terrible Darkseid.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la continuité directe de Dark Knight III, Frank Miller et Rafael Grampá nous offrent une histoire courte et percutante qui se fait l'écho appuyé des élections américaines actuelles. D'ailleurs les deux auteurs ne s'en cachent pas en représentant le candidat populiste et raciste sous les traits de Donald Trump en personne, ce qui peut étonner connaissant les positions très à droite du scénariste. Cette fois-ci en l'absence du patron, c'est Carrie Kelley qui endosse le costume de Batwoman et qui se charge de faire régner l'ordre à sa façon. Batman brille donc par son absence tout comme Superman qui laisse le devant de la scène à sa fille Lara et à un nouveau personnage créé pour l'occasion, son fils Jonathan. La relève est donc assurée et très rapidement les ados vont devoir s'associer et trouver leurs marques face à la menace de Darkseid. Miller l'a modestement annoncé : Ça va être violent. Ça va être crade. Ça va être génial. Clairement la promesse est tenue car cette histoire claque comme une bonne vieille baffe à la face de l'obscurantisme. Le récit est mené tambour battant avec une intensité incroyable qui mêle à la fois l'action explosive et jubilatoire à une écriture toujours impeccable et recherchée. Le dessin de Rafael Grampa est tout bonnement incroyable, une sorte de mélange hybride entre Frank Quitely, Geof Darrow et l'encrage de Klaus Janson. D'ailleurs Urban ne s’est pas trompé en ajoutant la version encrée en noir et blanc de l'ensemble des planches du récit pour permettre aux lecteurs d'admirer la finesse du travail de l'artiste. Alors vous l'avez compris, on compte sur vous : cette fois-ci pas d'abstention !