L'histoire :
C’est de la folie furieuse. Au lieu d’avoir amélioré l’univers avec ses nombreux voyages dans l’espace et le temps, il a créé des monstres sans nom. C’est exactement ce qu’ils doivent affronter avec cet énorme Godzilla en fourrure rose au visage tout mignon et au vocabulaire extrêmement châtié. Des petites répliques de lui-même sortent de sa peau et foncent sur les voyageurs du temps. Les deux Grant sont paniqués mais heureusement, la version de Nate en super-héros débarque à toute vitesse et enlève ses deux pères de deux temps différents. Tout le monde est soulagé mais ce n’est pas la seule surprise qui les attend : un immense vaisseau se pose au-dessus d’eux. Pia en sort et flotte dans l’air sur une plateforme d’énergie. Shawn est avec elle ! Les retrouvailles sont joyeuses mais Shawn rappelle à la réalité : les zirites infestent tout l’infinivers et il faut trouver une solution. C’est un projet un peu fou mais il faudrait créer toute une série de trous avec le pilier pour qu’un algorithme quantique détruise toutes les créatures en même temps. Grant est gêné et il a du mal à l’avouer mais il a perdu toutes ses facultés scientifiques. Il ne pourra donc pas résoudre le problème. Pia intervient et elle annonce qu’elle a volé l’intellect de son père. Elle peut donc tout rétablir elle-même. Il leur faudra par contre du temps pour le réaliser. Le souci, c’est qu’ils n’en ont pas d’autant que dans les airs, de nouveaux ennemis arrivent !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Black Science s’achève sur cette dernière volumineuse intégrale. Les deux premiers tomes nous avaient laissé sans voix, tant Rick Remender poussait très loin le concept de voyage dans le temps et l’espace. Ici, c’est encore une sacrée dose de surprises et de nouveautés qui ont lieu. Tant et si bien qu’on s’y perd. Si on fait le relevé de toutes les (més)aventures de Grant, il y aurait de quoi devenir fou tant ses aventures sont rocambolesques et complètement dingues ! C’est tellement encore surprenant et l’intrigue nous prend tellement à contre-pied qu’on ne parle quasiment plus maintenant de voyages dans le temps. Le fameux pilier est même quasiment absent des débats ! Il faut le reconnaître, ça va parfois presque trop loin. Mais le plaisir de lecture reste encore intact. La narration est si fluide, si intelligente que cela reste un grand bonheur de découvrir cet OVNI de la SF qui repousse les limites de l’imaginaire et décale toujours plus loin l’original et l’imprévisible. On basculera donc d’une série heroic-fantasy a des passages de psychanalyse puis à une réécriture de 1984, sans oublier que les personnages peuvent apparaître plusieurs fois sous des formes différentes suivant qu’ils viennent d’une autre époque ! N’oublions pas également l’immense travail graphique de Matteo Scalera avec un dessin magnifique de vie et de fluidité. Le final laisse aussi un peu sur notre faim et un tel projet aurait mérité une fin plus grandiose. Mais au final, une histoire aussi folle pouvait-elle vraiment se terminer ?