L'histoire :
Danger Street c’est le nom d’une rue d’une petite ville paumée des États-Unis comme il en existe des centaines. Cette rue est le lieu privilégié d’une bande d’ado garnements qui tyrannisent la cheffe de police de la ville. Jusqu’ici, rien de très original. Mais lorsque l’un des gamins de la bande se fait dessouder par Starman et Warlord, qui voulaient combattre Darkseid à l’aide du casque du Dr Fate, l’histoire devient plus intrigante. Si vous ajoutez à cela une autre bande de gamins milliardaires despotiques à la tête d’un groupe média dont la star est un présentateur sur le retour/super héros, qui se fait traquer à mort par un tueur sans merci, là vous avez un récit d’une densité rare. Sans oublier le fait qu’à des galaxies de tout ce petit monde, des dieux surpuissants s’affrontent pour décider de la destruction, rien de moins, que de l’Univers. Alors installez-vous confortablement et plongez dans les aventures palpitantes de la Danger Street.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tom King est maintenant coutumier du fait d’aller puiser dans les personnages oubliés de l’univers Dc Comics. Après Mister Miracle, Strange Adventures ou encore Omega Men, il remet au goût du jour non pas un héros, mais une série de comics. En effet dans les années 60, date où les comics doivent se réinventer, le directeur de publication Carmine Infantino se rend compte que les premiers numéros des nouveaux super-héros se vendent mieux que leurs suites. Alors pourquoi ne pas sortir que des 1ers numéros ? Voici lancé 1rst Issue Specials où chaque 1er numéro sera…le dernier. King retombera des années plus tard sur cette série qui a vu émerger de façon éphémère Creeper, Les Outsiders, Atlas, Manhunter ou encore les Dingbats de Danger Street, au centre de ce récit. Raconté par le heaume du Dr Fate telle une épopée médiévale, King réunit tous ces personnages et en fait un polar qui, comme à son habitude, mêle humour, réflexion politique, fantastique et personnages dépressifs en stress post-traumatique. Son découpage en feuilleton, avec les désormais inévitables gaufriers de début et fin de chapitre, nous donne l’impression d’être devant une série télé produite par Stephen King et Steven Spielberg. Visuellement le style de Jorge Fornés (déjà collaborateur de King pour Rorschach) colle parfaitement à cet univers en hommage au style classique du comics de l’âge d’or et au pop art de Roy Lichtenstein. Le récit est dense et King joue avec la narration de façon inédite et semble s’amuser comme un fou, par exemple lorsqu’il à l’audace de transformer une baston attendue en joute verbale autant déconcertante que profonde. Encore une fois King nous bluffe avec un récit qu’on n’attendait pas et qui nous prouve qu’il est le Master King du comics.