L'histoire :
La guerre civile ronge les Etats-Unis, séparant ses habitants en deux camps. Le premier est celui des Etats autoproclamés libres, le second celui des Etats-Unis. La maison blanche n’hésite d’ailleurs pas à qualifier ses adversaires de bandits et de meurtriers. Dans cette conjoncture, Matthew Roth est un photographe stagiaire qui se voit confier pour mission d’accompagner le célèbre Viktor Ferguson, journaliste renommé dans le monde grâce à son prix Pullitzer. Il doit profiter d’une trêve pour être mené dans la DMZ, la zone démilitarisée de Manhattan, afin d’y réaliser un reportage exclusif. Matt doit signer de nombreuses décharges, notamment celle de ramener tout son matériel sous peine de devoir le rembourser. Dans l’hélicoptère qui les mène à la DMZ, Ferguson annonce d’emblée à Matt qu’il est pistonné et qu’il devra respecter ses ordres à la lettre. Au point d’atterrissage, notre photographe descend… mais à peine pose-t-il un pied à terre que des coups de feu retentissent. Des militaires tombent, le crâne explosé. L’hélicoptère commence alors à repartir, abandonnant Matthew et son matériel au sol. Mais quelques secondes plus tard, le transporteur militaire explose suite aux rafales incessantes. Matt doit alors apprendre à survivre dans un endroit hostile, qu’il ne connaissait jusqu’alors que par la télé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept de DMZ est fort intéressant : un journaliste se trouve coincé dans une ville qu’il a connu par le passé, et qui maintenant est ravagé par une guerre civile. A contrario du schéma classique, la nouveauté vient du fait que Matthew Roth est un vrai bleu, un stagiaire dont l’expérience dans ce domaine est égale à néant ! Ceci dit, son statut de journaliste va lui ouvrir bien des portes, permettant ainsi de réaliser des reportages sur les habitants de cette zone démilitarisée, subissant les attaques des deux fronts, avec pour seul objectif de survivre. L’histoire concoctée par Brian Wood est originale. Wood est un ancien concepteur de jeux vidéos (GTA, Max Payne) menant une carrière parallèle dans le comics (Local, Northlanders). Sa narration prend le temps de bien nous faire comprendre les aléas du conflit et surtout l’adaptabilité des rescapés. Le scénariste réalise d’ailleurs quelques planches lui-même (souvent les couvertures), mais il a su s’entourer d’un dessinateur de renom, en la qualité de Riccardo Burchielli. Cet artiste originaire d’Italie a d’ailleurs été élu meilleur dessinateur de son pays en 2006 ! Son trait est fin et détaillé, ses encrages contrastés. L’ambiance angoissante pourrait rappeler Y le dernier homme. Ces débuts prometteurs nous laissent sur une bonne impression une fois le tome achevé et l'on sait que le meilleur est à venir !