L'histoire :
Matthy Roth était préparé à faire son shoot dans la DMZ. Mais pas préparé à ce que son hélico soit shooté... Il a fait un sacré chemin en forme de galère en deux ans, mais cela fait aussi longtemps qu'il est sorti de son rôle de journaliste. Les horreurs de cette guerre civile et l'espoir soulevé par Parco Delgado, leader charismatique qui reconfigure le paysage politique, ont conduit Math à devenir son homme de main. Armé jusqu'aux dents, il fait face aux caméras de télévision et annonce l'indépendance de la création d'un État dans la ville de New-York. Un état doté de l'arme nucléaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Brian Wood aime l'Histoire et DMZ, c'est une fiction politique, une sorte de chronique sociale de notre monde qui, cette fois-ci, serait bel et bien parti en sucette. Une fiction apocalyptique qui a pour théâtre une New-York aux airs de Beyrouth. Et Math Roth, c'est un journaliste qui n'est pas un mauvais bougre mais qui a vendu son âme et fait des choix aussi radicaux que le contexte qu'il s'était juré de décrire. En 35 chapitres, la tension n'a cessé de monter et le personnage, de ternir son âme. Et plus il se compromet, plus le lecteur est pris d'un sentiment étouffant, jusqu'à ce que le spectre d'une frappe nucléaire se profile. Alors on est immergé, captivé, médusé...et effrayé par la tournure des évènements, par les portraits et la psychologie des personnages. Car DMZ, c'est aussi un drame qui confronte le lecteur aux enjeux individuels d'une galerie de personnages pas vraiment secondaires, à qui un chapitre spécifique est souvent dédié. Et c'est un régal graphique. Riccardo Burchielli castagne sans relâche et les 5 derniers épisodes sont dessinés par du beau monde. Leur beauté n'a d'égale que leur noirceur. Un récit hallucinant, absolument original: unique !