L'histoire :
La tension est grande au sein de la zone démilitarisée. Les soldats de l’ONU viennent d’échanger des coups de feus avec les forces de sécurité de Trustwell, une entreprise s’étant attribuée la reconstruction de Manhattan. Dans ce climat tendu, Matt souhaite découvrir les véritables activités de cette société. Pour cela il s’y est infiltré. Après une quinzaine de jours, il assiste à l’explosion d’un bâtiment de Trustwell par un de ses collègues. Faisant comme si de rien n’était, il se retrouve interrogé un soir par une bande qui le remercie de ne pas avoir moufté. Petit à petit, Matt réussit à se faire accepter du groupuscule terroriste jusqu’au jour où ils lui font passer un véritable test en lui faisant croire qu’il s’est fait arrêté. Relâché, Matt part se reposer dans sa chambre mais une membre du groupe arrive et passe la nuit avec le journaliste infiltrée. Au petit matin, il la retrouve au milieu des autres avec une ceinture d’explosifs autour de la poitrine. Il doit alors l’accompagner jusqu’à sa cible, un site où se déroule une conférence pour la paix. Matt change d’avis et s’enfuit avec elle. Dans une ruelle, il l’embrasse et lui enlève le détonateur qu’il jette au loin et lui somme de courir à grandes enjambées, avant que les autres ne les retrouvent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouveau reportage pour Matthew Roth qui décide de découvrir les tenants et aboutissants de l’intervention d’une société comme Trustwell dans Manhattan. Le scénario joue à fond des ressorts de l’investigation, pour montrer comment certaines grandes entreprises jouent avec la guerre pour s’enrichir. Le parallèle avec la guerre en Irak n’est guère éloigné… L’histoire emprunte un déroulement surprenant : Matt se retrouve rapidement au sein d’un groupuscule terroriste qui veut se servir de bombes humaines. Les rebondissements sont bien amenés et s’apparente à certaines références du genre (V pour Vendetta), telles que la séquence où Matt se fait torturer. Si la violence est omniprésente, le récit est aussi émouvant, notamment avec le personnage d’Amina, à qui la vie ne semble pas vouloir faire de cadeaux. L’album est comme à l’accoutumée dessiné par Riccardo Burchielli, qui s’entend pour nous offrir de magnifiques décors, faits de murs taggués et détruits, de rues aux allures de décharges. Les personnages sont eux aussi mieux fignolés, même si la gente féminine semble moins réussie. Signalons pour l’anecdote que le dessinateur s’inclut dans le récit au détour d’une case (dans le chapitre 1). Cette série continue sur sa lancée et reste un divertissement de choix…