L'histoire :
Le recueil comporte plusieurs récits parmi lesquels :
- Iron Heights : Alors que Jay Garrick, le Fifre (reconverti) et Flash arrêtent un train fou, une alerte retentit au pénitencier de Iron Heights. Une épidémie mortelle se répand et les speedsters sont appelés à la rescousse par Gregory Wolfe, le directeur de l'établissement. Le virus détruit rapidement la gorge et les poumons de ses victimes, les réduisant au silence. Or, le silence est la spécialité d'un des pensionnaires de l'établissement : un psychopathe meurtrier du nom de Murmure...
- Funeste Prélude : Chunk, un ami de Flash et véritable trou noir vivant, est avec une amie quand tous deux sont attaqués par des voyous. Si il réussit sans peine à les mettre en déroute, Chunk est atteint par une balle tirée par un sniper. À la surprise de tous, quelque chose dans cette balle dérègle ses pouvoirs et il commence à aspirer tout ce qui se trouve à proximité. Wally est appelé en urgence et se rend immédiatement auprès de son ami pour essayer de les sauver, lui et tous les habitants de la ville...
- Zéro Absolu : Captain Cold sème le chaos dans la ville de Keystone. Il n'a qu'une chose en tête : retrouver la trace de l'assassin de sa sœur, Lisa, et lui faire payer très cher. Chemin faisant, il se remémore son enfance et les différents évènements qui l'ont mené à devenir Captain Cold ainsi que le triste sort qui attendait sa sœur. L'assassin en question n’était d'ailleurs nul autre qu'un ancien employé de Lisa. Il se fait appeler l'Esquimau et possède le même équipement que Cold. Mais voilà, il n'y a pas trente-six manières de servir la vengeance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Connu comme un des plus grands (si ce n'est le) maître d'œuvre derrière les principales séries DC Comics depuis plus d'une décennie, Geoff Johns a entre autre écrit des runs mémorables sur plusieurs d'entre elles (Green Lantern, Justice League...) dont The Flash. Et ici, nous avons du Johns de la première heure (circa 2001, 2002). À cette époque, Geoff Johns utilisait déjà les effets visant à déranger ou choquer son lectorat mais son arsenal était plus fondé sur une psychologie complexe (encore que, les lecteurs attentifs de ce tome sauront retrouver deux ou trois bras arrachés ou détachés – la grande marotte de l'ami Geoff). Si le premier tome de cette anthologie avait un peu déçu, c'était entre autres dû au fait qu'il regroupait des histoires paraissant détachée les unes des autres. Dans ce deuxième tome, si les histoires proviennent de récits, publications ou events pas forcément reliés les uns aux autres, on réalise vite que Johns construit peu à peu une intrigue complexe, tenant la route et qui s'avère de plus en plus intéressante, au point que l'on en vient à tourner de plus en plus vite les pages pour savoir où il veut aller à la suivante. Si le premier récit, Iron Heights, paraît un peu à part et détaché de la série principale, il permet d'introduire le personnage de Murmure ainsi que l'établissement pénitentiaire de Keystone City, une prison dont les pensionnaires vont s'avérer une menace grandissante pour la ville. Les Lascars (ou plutôt les Nouveaux Lascars) œuvrent en arrière-plan mais tendent une véritable toile d'araignée autour de Flash et c'est une fois arrivé au bout de sa lecture qu'on se retourne pour se rendre compte combien Flash a gagné d'adversaires et perdu d'alliés. Côté graphique, pas de grandes surprises avec un Van Sciver en bonne forme sur Iron Heights, un Rick Burchett qui passe faire un coucou un peu décevant au détour d'une histoire et un tome principalement partagé entre Scott Kolins et Angel Unzueta qui œuvrent de concert pour donner une belle identité visuelle aux aventures du speedster, colorée et dynamique comme une histoire de super-héros mais aussi nette, avec une touche de réalisme pour l'aspect éminemment « polar » de certains passages. Des passages dramatiques ponctuent les confrontations et autres retours dans le temps (le récit de Cold, l'histoire d'Impact, Jay...) et donnent un cachet particulier à cette anthologie. On regrettera cependant que l'aspect patchwork de l'entreprise débouche inévitablement sur des évocations ou références à des évènements qui se sont déroulés dans les séries, events ou autres récits originels des différentes histoires, des références qui n'évoqueront pas forcément grand-chose au lecteur et distraient de la présente lecture. Sorti de cela, nous avons un tome de grande qualité qui nous rend impatient de pouvoir en lire la suite !
