L'histoire :
Kara, alias PowerGirl, est dans la tourmente. La jeune fille ne se souvient toujours pas de ses vraies origines et, tout d'un coup, elle commence à voir des amis comme des ennemis s'approcher d'elle pour, chacun, lui donner une version de ses origines. Seul problème : elle est la seule à voir ces apparitions et elle commence à douter de tout. Pendant ce temps, alors que la Tour de Garde de la Ligue de Justice a été détruite, Batman, Superman et Wonder Woman cherchent une réponse à leurs interrogations. Ils la trouveront peut-être dans Mongul, qui apparaît soudainement devant eux. À leur insu, les héros sont observés par un curieux quatuor. Il s'avère que, suite aux événements d'Infinite Crisis, Alexander Luthor Jr. a utilisé ses pouvoirs dimensionnels pour se réfugier, accompagné de Superboy Prime mais aussi des Superman et Lois de Terre-Deux, dans une sorte d'abri artificiel situé aux confluents des mondes. Or, la Lois de ce Superman se meurt et ce dernier ne supporte pas de voir les héros de Terre-Un se comporter comme ils le font depuis des années, gâchant ainsi le sacrifice de sa Terre d'origine. Superboy-Prime, lui, est juste pénible, comme tous les adolescents, mais avec les pouvoirs de Superman en plus, il promet d'être super-pénible. Enfin, la Ligue des Ombres est à Gotham et essaie tant bien que mal d'essuyer les plâtres entre la destruction du Rocher de l’Éternité – publicité clairement mensongère – et le combat épique opposant Nabu au Spectre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Batman pourra-t-il un jour retourner bouder dans sa cave ? Combien de bras Geoff Johns va-t-il laisser orphelins ? Mais c'est qui, lui ? Autant de questions qui ne trouveront pas de réponse dans ce quatrième tome d'Infinite Crisis. Composé essentiellement de la série principale ainsi que des mini-séries JSA Classified et Day of Vengeance ainsi que de Infinite Crisis Secret Files. Pour la série principale, on ne peut pas dire que l'on avance beaucoup dans les trois premiers épisodes. De qualité inégales, ceux-ci enchaînent les batailles dantesques, souhaitant par-dessus tout en mettre plein la vue tout en exprimant le chaos régnant dans l'univers DC. Mission réussi sur ce dernier point puisqu'on ne comprend pas grand chose à ce qui se passe et que l'arrivée de Luthor Jr, Kal-L et sa Lois et de Superboy-Prime n'arrange rien à la situation. Cela dit, on sera quand même agréablement divertis par les mini-séries JSA et, surtout, Day of Vengeance qui apporte une bouffée d'air aussi bien graphique que narrative à l'ensemble. Par contre, l'épisode Infinite Crisis Secret Files ici présent amène le désormais infâme « Retcon-Punch » de Superboy-Prime. Un coup de poing qui ré-arrangea la réalité de manière encore inexpliquée près de 10 ans après les faits et qui pourrait s'apparenter à changer le résultat d'un championnat de foot en boxant son écran plat au milieu de Téléfoot. L'ultime épisode de la série principale vient enfin emboîter les pièces du puzzle au travers d'une seule et unique page (!) croulant sous les textes explicatifs et qui montre point par point pourquoi et comment toutes les sous-intrigues observées jusqu'ici sont liées. Esthétiquement, la série Infinite Crisis souffre de son armée d'encreurs (pas moins de 7 sur le quatrième numéro) qui a souvent pour conséquence des changements d'apparence des personnages au sein d'un même numéro. Effet flagrant sur Secret Files où Superboy change d'âge et Luthor Jr. de coupe de cheveux au gré des planches. Sorti de ça, on reste dans une esthétique DC classique d'un bout à l'autre, exception faite, encore une fois, pour JSA et Day of Vengeance où Amanda Conner et Justiniano, respectivement, donnent une identité graphique claire à leurs récits, très lisibles. Alors, est-ce que c'est sympa, tout ça ? Oui puisqu'on finit sur une note positive pour la série principale, après de laborieuses mises en place, et que les mini-séries se tiennent parfaitement. Il est tout de même dommage que la réflexion posée en arrière-plan, c'est à dire la tristesse éprouvée par les héros du silver age devant la façon dont se comportent les héros contemporains, ne soit pas plus mise en exergue et sera même balayée sous le tapis puisqu'on ne peut pas dire que Geoff « X-trrreme » Johns se calmera au niveau de la violence « Mortal-Kombatienne » par la suite (Blackest Night). DC ratera finalement son relaunch New 52 en proposant encore plus de ce qu'elle semble vouloir changer ici (pas étonnant, donc, d'avoir eu une troisième Crisis, dénommée Convergence, il y a peu). Un tome de bonne qualité mais qui doit ses points positifs à ses mini-séries, un peu plus drôles, moins lourdes et surtout moins confuses et aux objectifs clairs.