L'histoire :
Pendant que Superman sauve une jeune femme qui allait subir un terrible accident de voiture, Lois Lane écrit un article sur le sénateur Mc Monigle. Mais les deux affaires sont louches. La voiture de la malheureuse contenait une valise pleine de billets alors que le sénateur, lui, jette l’éponge et abandonne son siège au lieu de se battre. Lois vit moins bien la situation que Clark qui s’occupe à réparer un grille pain. Cette affaire n’est pas normale : quel homme politique abandonnerait son poste sans combattre, surtout s’il pouvait gagner ? Elle s’endort devant ses notes et son ordinateur. A son réveil, elle est toute heureuse de revoir Superman en costume, devant elle. Pourtant, quelque chose cloche. Son homme a le regard vide et il ne réagit pas quand elle lui parle. Il fixe sans sourciller la fenêtre et reste totalement immobile. Malgré les appels de Lois, Superman ne réagit pas. Il finit par sortir lentement de sa torpeur mais continue à fixer l’horizon. Il explique que sa dernière mission a tout changé. Avant qu’il continue, on sonne à la porte. Il s’agit de Bruce Wayne. Lois comprend qu’il s’est passé quelque chose de grave et elle veut des explications… tout de suite ! Superman reprend la parole. Quand il est parti, il a été piégé. Et il n’est pas revenu sur Terre. Cela fait vingt ans qu’il s’est absenté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la collection à petit prix dédié à Superman, le tome 9 s’intéresse à la série de Christopher Priest parue en 2023. Il s’agit ici du plus gros volume parmi les dix albums proposés et pour cause… Le projet de Priest est ultra ambitieux avec l’idée de faire voyager Superman dans le temps et l’espace. Il va falloir rudement s’accrocher car le récit est dense et particulièrement complexe. On aime l’idée d’un Superman qui a perdu sa joie de vivre dans le présent ou encore sa nouvelle tenue d’un blanc éclatant. A mi chemin entre Ulysse perdu en mer- espace et Jésus à l’habit et la morale immaculés, Superman a une sorte de grandeur fascinante et le dessin de Carlo Pagulayan renforce cette impression. Ses personnages sont de véritables gravures de mode avec des visages impressionnants de beauté et de majesté. Lois Lane n’est pas en reste non plus et nous montre toute l’étendue de son caractère mais aussi de ses fragilités. Malheureusement, on est souvent autant perdu que l’Homme d’Acier tant les allers retours passé-présent, les différents mondes explorés et les innombrables personnages rendent la lecture trop ardue. Pour corser le tout, certains extraterrestres passent leur temps à discuter de façon technique sur certaines vérités métaphysiques. Dommage car on sent la volonté de marquer un grand coup avec un récit novateur et original. Dommage ici que le S ne représente pas la simplicité !