L'histoire :
Spring fonce sur son scooter pour rattraper la lettre qui s’envole. Cependant, ce n’est pas chose aisée, entre les pavés et les passants qui gênent son avancée… sans compter le vent qui s’amuse à pousser l’enveloppe encore plus loin, comme si c’était intentionnel. Évidemment, elle ne contrôle pas tout et certains passants, qu’elle connaît bien, doivent fuir devant le bolide qui arrive à toute vitesse non loin d’eux. Tout en roulant à tombeau ouvert, elle parle à Gilbert, son poisson enfermé dans un bocal. La satanée enveloppe finit par atterrir sur le visage de M. Leopold. Toute confuse, Spring lui demande de lui donner la lettre mais il est en colère et il lance la lettre, fou furieux. La course poursuite est relancée et, cette fois, la lettre atterrit dans une boulangerie. Avant qu’elle ne rentre dans la boutique, Spring se rue sur elle et parvient à la rattraper, enfin ! Elle n’a pas vu que, dans le même temps, elle a renversé un client qui tenait un immense gâteau…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici un comics qui vous déstabilisera et vous surprendra autant que la fameuse claque The Nice House on the Lake. En effet, à la lecture de Les sœurs Seasons se dégage un étrange sentiment partagé : l’impression de découvrir quelque chose de totalement inédit tout en avançant dans des univers familiers. Ce récit est à la frontière de nombreux genres : à mi chemin entre le conte et le récit d’horreur, la féerie et le fantastique, le suspense et l’aventure. C’est comme si Little Nemo serait jeté dans une histoire terrifiante de Stephen King. Mais c’est aussi plus que cela, tant l’originalité de l’œuvre étonne. Ces sœurs rappellent les pouvoirs des personnages de Neil Gaiman tout en ajoutant la naïveté candide rafraîchissante de Spring. Cependant, vous n’avez encore rien vu car ce tome finit en véritable feu d’artifice avec le fameux show du cirque tant vanté et tant attendu. Et là, quelle claque, quelle maestria, quelle poésie ! Le dessin de Paul Azaceta participe grandement à ce voyage hors du temps et hors même de la fiction. Empruntant plein de styles variés, son graphisme pop aux couleurs criardes est tout simplement fabuleux ! Déstabilisant tous les codes visuels et faisant exploser les couleurs (magnifique travail d’ailleurs de Matheus Lopez), le Gustav Klimt de la BD nous transporte dans ce monde si beau et si inquiétant. « Votre coeur, ne le niez pas, se languit d’une vie plus palpitante. Quoi que vous cherchiez, peu importe ce qui vous ferait vibrer… nous vous promettons l’adulation. »
