interview Comics

Paul Azaceta

©Delcourt édition 2016

Depuis plus d'une dizaine d'années, Paul Azaceta a dessiné sur de nombreux titres pour Marvel, Vertigo ou Dark Horse. En compagnie du scénariste Robert Kirkman, il a lancé chez Image Comics la série horrifique Outcast qui porte sur la possession démoniaque. Avec un trait réaliste et un encrage appuyé et très précis, le dessinateur nous immerge totalement dans les aventures d'un exorciste au passé trouble. Alors qu'une adaptation en série télé pointe le bout de son nez prochainement, la popularité de l'artiste américain n'a de cesse de grimper. Profitant de sa venue au festival d'Angoulême, nous sommes partis en quête de quelques réponses...

Réalisée en lien avec les albums Outcast T1, Outcast T2, B.P.R.D. - Origines T1
Lieu de l'interview : Festival d'Angoulême

interview menée
par
29 février 2016

La traduction de cette interview a été réalisée par Alain Delaplace.

Peux-tu te présenter et nous dire comment tu as commencé à travailler dans l'industrie des comics ?
Paul Azaceta : Je m'appelle Paul Azaceta et, en ce moment, je suis le dessinateur d'Outcast. Enfant, je suis tombé amoureux des comic-books et j'adorais dessiner. Donc, à partir de là, ma future profession, ce que je voulais faire de ma vie, tout ça est venu naturellement. J'ai toujours voulu faire ce que je fais et j'ai commencé en me rendant dans différentes conventions comics, aux Etats-Unis et ce afin de rencontrer d'autres dessinateurs, des éditeurs... J'y allais avec mes dessins sous le bras et je les leur montrait, tu vois, histoire d'avoir leurs avis et de voir ce que je faisais de travers. Ils me disaient alors « Oh c'est pas mal du tout mais, tu sais, tu devrais peut-être travailler un peu plus ciPaul Azaceta ou ça... » etc. Après ça, je rentrais chez moi et je me remettais au boulot avant d'aller à la convention suivante avec de nouvelles planches à leur montrer. Ce faisant, les gens ont commencé à me reconnaître, genre « Oh, c'est toi ! » Par chance, ils ont vu que j'avais du potentiel et ils aimaient mes dessins et ils se se rappelaient de moi. Ça a surtout tenu à ça et aussi au fait de rencontrer les personnes qu'il fallait. J'ai fini par atteindre un niveau professionnel et, le jour où une place s'est libérée, on m'a offert un boulot. Ça a donc été un processus assez long consistant à rencontrer des gens et à faire de mon possible pour entrer dans cette industrie. Rencontrer les auteurs, les artistes, tous ceux que je pouvais approcher et leur monter mon travail en espérant pouvoir, un jour, décrocher un job. Et ça a marché.

Quelles ont été tes influences, artistiquement parlant ?
Paul Azaceta : En termes de comics, je crois que l'artiste qui m'a le plus influencé est Alex Toth. J'ai grandi durant les années 90. C'est l'époque où je lisais des comics et il y avait alors Image, Rob Liefeld, Todd McFarlane, Jim Lee... Pour moi, c'était le top du top, quand j'étais plus jeune. Et j'essayais de dessiner comme eux. Mais, en cours de route, je suis tombé sur Alex Toth. Il était plus vieux, comme artiste, mais son style de dessin était différent : il utilisait beaucoup plus de noirs, ce genre de choses. Je connaissais un peu Mike Mignola mais pas tant que ça et là, c'est un tout nouveau monde qui s'ouvrait à moi. En découvrant ça, j'avais trouvé quelque chose qui convenait vraiment mieux à mon style naturel et c'est donc quelque chose qui m'a profondément influencé. Il y a bon nombre d'autres artistes que j'apprécie, en ce moment, comme Mike Mignola et John Paul Leon. Des artistes européens, aussi, comme Miccheluzzi, [Sergio] Toppi et aussi Jorge Zaffino, un dessinateur argentin.Je crois que la plupart des mes influences, aujourd'hui, proviennent de sources extérieures au marché américain. En ce qui me concerne et par rapport à mon style, il y a beaucoup d'artistes américains que j'apprécie mais tout ce qui peut m'influencer ou vraiment m'enthousiasmer vient parfois de France, d'Italie ou d'Espagne. Le dessin y a une sensibilité très différente de ce que je peux voir sur le marché américain et ça m'incite à innover.

Paul Azaceta Pourrais-tu présenter Outcast à nos lecteurs ?
Paul Azaceta : Outcast parle d'un type dénommé Kyle Barnes dont la vie a été empoisonnée par des possessions démoniaques et autres. Son entourage en a toujours été affecté. Il a vécu certains traumatismes dans jeunesse qui l'ont mené à vivre en marge de la société. Il est torturé, se sent persécuté mais il ne comprend pas pourquoi. La série démarre alors qu'il est au trente-sixième dessous et qu'il essaie de s'en sortir et de trouver ce qui cloche chez lui, pourquoi est-il poursuivi par ces calamités qui ont affecté sa mère, sa femme et touts ceux autour de lui. Il réalise qu'il ne peut plus fuir, qu'il va devoir faire face et trouver ce qui ne va pas dans ce monde. C'est une série horrifique et fun. Il y a des exorcismes, des possessions démoniaques... Ce qu'on essaie de faire, avec Robert, c'est une approche différente de ce que l'on peut voir d'habitude dans les œuvres du genre. C'est un peu plus glauque et l'atmosphère générale est un peu plus importante. On s'intéresse moins à la confrontation avec un grand méchant monstre et plus aux personnages et aux sentiments. Les lecteurs ont l'air d'avoir apprécié jusqu'à maintenant et j'espère que ça va continuer à être le cas.

Tu as travaillé sur de nombreux genres de récits et d'univers. Des super-héros, Conan, Northlanders... Y en a t-il un que tu n'as pas encore exploré et dans lequel tu aimerais t'aventurer ?
Paul Azaceta : Tout d'abord, j'aime toutes les histoires et tous les genres. J'aime bien les comics et leur narration, dans l'ensemble. Je suis donc très heureux du seul fait de pouvoir travailler avec des super-héros, des histoires réalistes, des polars... Avec des histoires, en somme, car j'ai toujours aspiré à travailler sur des choses différentes les unes des autres. L'horreur, c'était un de mes gros trips et j'ai toujours voulu m'y attaquer parce que je n'avais pas l'impression que le genre était correctement représenté, dans les comics. Dans la plupart des cas, on se retrouvait avec une histoire où, comme je le disais, on se retrouvait avec grand méchant monstre à affronter. On classait un comics dans le genre « horreur » dès lors qu'on y voyait un monstre, quand bien même il n'était pas effrayant. Ce que je voulais faire, c'était un comics qui soit vraiment flippant. J'adore le western alors, plus tard, j'aimerais beaucoup faire un western. En fait, je suis moi-même en train d'en écrire un. Donc, il se pourrait, dans Paul Azacetaquelques années et une fois Outcast terminé, que je puisse illustrer ce western que j'aurais moi-même écrit.

Tu écris ton propre western ?
Paul Azaceta : Oui. J'espère qu'après Outcast je serai en mesure d'illustrer mais aussi d'écrire mes propres comics, de tout faire à partir de zéro et de publier mes comics, comme ça. Les comics, c'est à la fois de l'écriture et de l'illustration et je pense que si, la plupart des temps, la masse de travail que cela représente impose de séparer les deux, les grands artistes du domaine, eux, assurent les deux fonctions à la fois. C'est comme ça que ça devrait fonctionner, je pense. Et c'est l'objectif vers lequel je veux tendre, professionnellement : devenir un artiste complet, écrire, illustrer et tout créer, tout seul.

Outcast a semble t-il été prévu au départ pour être un projet cross-media, série télé et comics. Est-ce que cela a changé quelque chose pour toi ?
Paul Azaceta : Pas vraiment. La série télé est en cours de production mais nous, on est en avance sur elle. Sur de nombreux points, ceux sont eux qui suivent ce que nous, nous faisons. Ça me laisse donc la liberté sans jamais me sentir obligé à quoi que ce soit. En soi, c'est génial car cela pourra éventuellement amener de nouveaux lecteurs et aussi attirer l'attention sur le comics. Mon objectif principal a toujours été de faire en sorte que le comics soit le meilleur possible et, je l'espère, la série sera elle aussi de très bonne qualité. Je pense que ce sera le cas – je l'ai visionnée – mais avant même de les voir tourner les épisodes et avant même le casting, je leur souhaitais certes de réussir mais je ne pensais qu'à faire du mieux possible sur le comics et si la série venait à se faire, alors ç'aurait été un bonus, la cerise sur le gâteau.

Qu'as-tu appris de tes précédents comics ?
Paul Azaceta : Je pense qu'on tire toujours quelque chose de chaque job que l'on se retrouve à faire. En travaillant comme je l'ai fait sur d'autres titres et d'autres genres, j'ai appris à approcher les histoires avec des angles différents et j'ai aussi compris l'importance de la tonalité et de la perspective que l'on donne à une histoire. Une des choses que l'on a tendance à oublier c'est le choix d'une perspective. L'illustration ne se limite pas à un choix à effectuer au niveau des plans, il faut aussi s'intéresser à ce que raconte l'histoire et qui la raconte. Notre histoire est celle de Kyl donc la plupart des aventures sont vues à travers ses yeux et au travers de son propre ressenti. Quand je dessine mes planches, je m'efforce d'imaginer ce que ressent Kyle et de trouver le meilleur Paul Azacetamoyen de le communiquer au lecteur. Ce n'est pas la même chose qu'être compréhensible ou que de bien raconter l'histoire. Il y a des gens qui y arrivent très bien, ils sont clairs, ils racontent bien leur histoire mais tu n'as pas le même ressenti, la même émotion. Je crois que c'est ça, que j'ai appris, en travaillant sur toutes sortes d'histoires et en me figurant les besoins spécifiques de chacune. Maintenant, dès que je commence à travailler sur une histoire, je sais ce que je dois mettre en avant. J'espère que ça marche, sur Outcast, parce qu'en tous cas, c'est ce que j'essaie de faire.

J'ai lu que tu étais fan de The Walking Dead depuis des années. Travailler avec son créateur t'a t-il permis de débusquer certains des secrets de l'écriture de Robert Kirkman ?
Paul Azaceta : Je crois qu'une des choses les plus importantes avec le fait de collaborer avec Robert, sur Outcast, c'est que... Quand il a commencé à me parler de son idée pour la série et de ce qu'il voulait faire de celle-ci, ce qui m'a vraiment enthousiasmé ça a été son approche de l'histoire. Comme je te l'ai dit, apprendre cl'importance de la perspective, des pourquoi des différentes scènes et de ce que ressent le héros, tout cela est très important, pour moi. Alors quand Robert m'a dit vouloir réaliser une série de comics qui mettait l'accent sur l'atmosphère et le suspense et qui soit axée sur ses personnages et leur émotions, là, j'étais vraiment emballé. Il a déjà employé ce type de narration dans The Walking Dead ainsi que dans d'autres séries à lui. Il ne s'agissait pas tant d'apprendre des techniques auprès de lui que de découvrir que nous partagions les mêmes goûts et les mêmes centres d'intérêt quant aux histoires que nous voulions raconter. Ça collait naturellement. Avant Outcast, je n'étais pas sûr de vouloir travailler avec lui dans la mesure où je ne m'imaginais pas comment cela allait se dérouler. Parfois, on croise le fer avec l'auteur et on se bat constamment au sujet de ce dont le comics va parler. Mais dès notre première conversation, j'ai su que je voulais illustrer cette série. Et après, ça a été d'autant plus simple pour nous d'avancer avec ce projet.

Outcast est-elle une série prévue pour durer éternellement comme les autres titres de Kirkman (The Walking Dead, Invincible...) ?
Paul Azaceta : Non, Outcast aura une conclusion. Quand viendra cette conclusion, c'est une toute autre question. Mais ça n'arrivera pas avant quelques années, la série va continuer un moment. Mais oui, on a prévu une fin. On en a parlé alors que Paul AzacetaRobert m'expliquait où il souhaitait amener la série. Il a toujours envisagé Outcast différemment de The Walking Dead ou d'Invincible. The Walking Dead parle de survie et c'est donc quelque chose qui est constamment en cours, qui change en permanence. « Comment s'en sortir, avec tout ce qui nous arrive ? », ça n'en finit pas. Invincible est bâtie autour de l'idée suivante : « Ça fait quoi de mener la vie d'un super-héros avec les vraies conséquences et les changements que cela implique ? » On ne voit pas des personnages comme Superman ou Spider-Man évoluer de cette manière car ils doivent demeurer inchangés, on ne peut pas leur apporter de réels changements. Je crois que Robert a voulu adopter l'approche la plus réaliste qui soit de cette idée – aussi réaliste que possible étant donné qu'on parle de super-pouvoirs – avec des gens qui meurent, ce genre de choses. Mais, de l'autre côté, il a envisagé Outcast comme une série devant se conclure. L'idée qu'il a eue, avec Outcast, c'est « J'ai toujours aimé L'Exorciste et les films sur les possessions démoniaques mais qu'est-ce qui se passe, après la fin du film ? » C'est un peu toujours la même histoire : quelqu'un se fait posséder, le prêtre arrive, fait son truc et à la fin « Oulalah, je vais beaucoup mieux ! » Robert, lui, s'est toujours demandé pourquoi la personne s'est faite posséder en premier lieu. Pourquoi est-ce ce que le démon a pris possession de cette personne ? Qu'est-ce qui se passe, après le film ? Y'a peut-être des choses à raconter, non ? Outcast est supposée être la réponse à ces question. Et une fois qu'on aura répondu à ces questions, alors la série prendre fin. Mais ce ne sera pas avant un moment et je vais y travailler encore longtemps.

Tu fais partie des artistes qui nécessitent des coloristes particulièrement talentueux. Sur Outcast, le travail d'Elizabeth Breitweiser est formidable. Lui donnes-tu des indications particulières ?
Paul Azaceta : Oui, ça a été le cas. On a pas mal discuté, au début, avant de commencer à travailler sur la série. On a beaucoup échangé autour de mes idées, de l'aspect que devait avoir la série et de ce que j'en imaginais. On a fait ça à plusieurs reprises, elle a apporté ses propres idées et moi, les miennes et on a ainsi défini le look de la série. Une fois que ça a été fait, je lui ai rarement passé de notes, par la suite. Je la trouve incroyable et tout ce que je fais, c'est que j'ajoute aux dessins quelques tonalités, des éclairages et autres suggestions – je fais tout ça digitalement – et il m'arrive aussi d'ajouter des arrière-plans pour qu'elle les colore. À la fin, on a vraiment un mariage Paul Azaceta de mes dessins avec ses couleurs, ce n'est pas comme si les deux étaient distincts avec mes dessins en noir et blanc par-dessus lesquels elle ajouterait ses couleurs. J'essaie de faire comme ça le plus souvent possible mais, en fait, non, je ne lui communique pas d'indications. Pour moi, elle est la meilleur coloriste du marché américain. C'est la meilleure et elle mérite au moins autant de louanges que moi concernant les visuels de la série. Ses couleurs ressortent vraiment et ça a contribué à faire d'Outcast une série si particulière. Et j'en suis très fier.

Avec Robert et Elisabeth vous faites une sacré équipe !
Paul Azaceta : Je ne suis pas sûr, en ce qui concerne Robert, mais quoi qu'il arrive je ne travaillerai désormais avec aucun autre coloriste ! Un autre auteur, peut-être... [rires] Je pense que la chance y est pour beaucoup, dans cette rencontre de nous trois. J'adore les comics de Robert et aussi ce que fait Elisabeth mais même en sachant ça, on ne peut pas être sûr que le trio fonctionne ensemble. Mais ça a été le cas et je suis à la fois très fier et très heureux que nous travaillions tous ensemble sur la série.

Je trouve que sur Outcast, ton style a atteint sa pleine maturité. Es-tu d'accord avec ça ? Penses-tu encore le faire évoluer à l'avenir ?
Paul Azaceta : Eh bien tout d'abord, merci. Mais je suis d'accord avec toi, c'est ce que j'ai fait de mieux jusqu'à présent. Je pense avoir beaucoup appris et j'espère continuer à m'améliorer à mesure que ma carrière avance. Comme je l'ai déjà dit, je suis très fier de cette série mais mon but est de constamment changer, de toujours évoluer. Même aujourd'hui, sur Outcast, je sens que j'évolue, j'essaie de nouvelles choses. Pour moi, en tant qu'artiste, il est important de toujours essayer de faire quelque chose de différent, de nouveau. Sinon, ça n'a pas de sens. De nombreux génies du domaine ont illustré de nombreux comic-books pendant de longues années et leurs comics sont supers mais ça n'aurait pas de sens d'essayer de faire la même chose que ce qu'ils ont déjà fait. Je dois pouvoir faire quelque chose de neuf. Je pense que ça fait partie du métier que d'essayer d'atteindre un niveau supérieur, d'avoir un angle neuf, ce genre de choses. Alors j'essaie de repousser les limites, encore et encore. Et j'ai bien l'intention de continuer jusqu'à... ma... mort [rires]

Paul Azaceta La possession démoniaque est un sujet qui effraie beaucoup les gens, en as-tu peur toi aussi ?
Paul Azaceta : C'est quelque chose qui m'a vraiment affecté quand j'étais plus jeune. J'ai reçu une éducation catholique, j'allais à l'église, tout ça et, donc, ça n'avais pas le même impact sur moi que les autres films d'horreur. L'Exorciste, par exemple. Je peux regarder d'autres films d'horreur puis je peux les revoir, après, mais L'Exorciste, je l'ai vu une fois quand j'étais plus jeune et après ça, j'ai dit « Non, c'est bon, je l'ai déjà vu. » Il a fallu attendre de nombreuses années avant que je ne le voie de nouveau. Ça restait là, dans ma tête, parce qu'à mes yeux, ça paraissait plus réel que ce que je pouvais voir ailleurs. Aujourd'hui, c'est moins le cas mais ça reste un de mes films préférés à cause de tout ça : de mon enfance, de mes souvenirs et de la manière dont le film m'avait affecté, à l'époque. Je crois que c'est aussi parce le film traite surtout des personnages. Ça n'est pas focalisé sur un monstre ou quelque chose qui leur est étranger. C'est ta sœur ou un être aimé qui, tout d'un coup, se retrouve possédé. La peur qui en ressort est plus émotionnelle : ce n'est pas qu'une créature dingue qui en a après toi, ça peut très bien être quelqu'un que tu aimes. Tu essaies de les aider, de les sauver mais, en même temps, tu as peur d'eux et tu souhaites t'enfuir. J'adore ce genre de films.

Si tu avais la possibilité de visiter le crâne d'une personne célèbre, passée ou présente, afin de comprendre son art, ses techniques ou simplement sa vision du monde, qui choisirais-tu et pourquoi ?
Paul Azaceta : Aaah... Il y a beaucoup d'artistes que je souhaiterais visiter de cette manière. Mais il y en a un qui a eu une grande influence sur moi et que je trouve sensationnel. Malheureusement, je n'ai découvert son oeuvre qu'un an avant sa mort. Il est mort très jeune, d'une crise cardiaque, je crois. Ça m'a attristé de l'apprendre parce que j'espérais pouvoir le rencontrer à une convention. Il s'agit de Jorge Zaffino. C'était un artiste argentin qui a fait quelques Punisher et aussi...

Winter World...
Paul Azaceta : Winter World, c'est ça. Il m'a grandement influencé et j'ai toujours regretté de ne pas pouvoir le rencontrer, de pas pouvoir discuter avec lui. Je crois que malgré sa brièveté, sa carrière a été incroyable. L'énergie, son caractère brut et le courage d'y aller et de faire ses dessins sans jamais se soucier de ce que l'on en pensera, de sa perfection ou de faire en sorte que ça ressemble à ce que l'on pouvait voir dans les kiosques alors. C'est quelqu'un avec qui j'aurais adoré pouvoir m'asseoir pour discuter et comprendre d'où venait sa passion et comment il en était venu à avoir ce style.

Merci Paul !


Outcast Paul Azacetar