L'histoire :
Rome, État de Géorgie. Cela fait désormais quelques mois que les citoyens de cette ville comme tant d'autres sont confrontés à d'étranges phénomènes. Des dizaines de citoyens semblent possédés par le Mal. La ville est devenue le théâtre d'une guerre secrète que les forces des ténèbres entendent bien mener à son terme. Les manifestations des «infectés» sont pour tous et toutes les mêmes : un violent malaise physique assorti d'une atroce douleur, l'incapacité à supporter la lumière, le retrait social et l’accomplissement d'actes d'une violence inouïe à l'égard de leurs proches. Parmi eux, Kyle Barns s'est découvert la capacité à expurger le Mal qui a pris possession de ses concitoyens. Il est donc devenu une cible pour ceux qui servent la cause de «la grande fusion», mais il a trouvé de l'aide et a organisé le repli d'une partie de la communauté. Pourtant, ce qui vient de changer, c'est que les entités maléfiques qui semblent diriger le mouvement ont adopté une nouvelle stratégie : s'ils ont longtemps agi dans le secret le plus total, l'apparition d'un foyer de résistance les a conduits à, au contraire, médiatiser les évènements afin de faire passer Kyle et sa bande pour des assassins. Les combats sanglants qui ont secoué Rome ont fait la une de différents flash télé et désormais, les forces du Mal convergent sur la ville...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au bout de sept volumes, Outcast continue à se démarquer par l'atmosphère suffocante du récit de ces possédés qui rencontrent, en la personne de Kyle, un obstacle majeur à la réalisation de leur grand plan, nommé ici «la grande fusion». Si tous les mystères ne sont pas encore révélés, en particulier les formes que va prendre cette fusion et les conséquences qu'elle va entraîner, il est fort logique que l'effet de surprise soit donc déjà loin. Dans ce volume, qui intègre les chapitres #37 à #42 de la série, tout est même tellement logique que cela en devient prévisible. Si bien que, paradoxalement, au moment où les forces du Mal et celles qui le combattent convergent vers Rome, la tension retombe un peu. Certes, l'ensemble est bien ficelé, n'est pas Robert Kirkman qui veut, mais la logique du rapport de force, avec d'un côté une femme ténébreuse qui remet de l'ordre du côté des méchants et de l'autre, l'arrivée d'une autre femme prêtant main-forte aux victimes, finit par faire penser que le scénariste a trouvé la bonne astuce pour rallonger tranquillement la série de 5 épisodes qui ne font pas avancer fondamentalement l'intrigue. Alors la psychologie des personnages et leurs tourments sont toujours le pivot efficace du récit, mais on ne peut s'empêcher de fermer cet opus en se disant qu'il ronronne... Rien de dramatique non plus, dans la mesure où Paul Azaceta continue à assurer le spectacle avec des planches où l'expression des souffrances des uns et des autres continue de nous impressionner. Une nouvelle fois, on ne peut que tirer un coup de chapeau à Elizabeth Breitweiser, qui réussit l'exploit d'utiliser souvent des couleurs aussi sombres que le récit, mais sans jamais être ternes. Outcast continue donc son bonhomme de chemin flippant, même s'il se situe désormais à un carrefour : celui où l'on a envie de rebondissements !