L'histoire :
Abel est assailli par un mauvais souvenir. Il se revoit avec sa mère lors d’une journée comme les autres. Elle lui demande de venir à table mais il refuse. Il veut prendre un goûter et non manger un repas. Évidemment, elle refuse, ce qui entraine un dialogue tendu. Abel s’énerve tant et si bien qu’il casse tout autour de lui. Cela pourrait en rester là car après tout ce n’est qu’un souvenir mais cette colère qu’il avait ressentie, Abel la sent aujourd’hui. Et il ne l’a contrôle plus... Le monstre s’éveille alors et crée un véritable cyclone tout autour de lui. C’est la panique dans le cirque Hurst. Le feu gagne les maisonnettes et beaucoup sont blessés. Abel panique mais il ne peut maîtriser la créature qui se déchaîne. Bobby, inquiète pour son nouvel ami, se précipite vers lui et fait face au gigantesque monstre de feu. Elle essaie d’appeler Abel à la raison mais rien n’y fait. Jebediah intervient alors et utilise son bâton de lumière. Abel revient petit à petit a lui et la créature s’évapore aussi vite qu’elle est venue. L’enfant est choqué par cette nouvelle apparition. Mais il n’est pas le seul. Tout autour de lui, les gens du cirque le regardent avec terreur. Magdalena le sait désormais : ils ne peuvent plus le garder avec eux. Abel est trop dangereux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Middlewest a connu un sacré coup de projecteur grâce au prix Fauve jeunesse qu’elle a obtenu à Angoulême. C’est justement quasi un mois après que sort la suite. Si le premier tome était une mise en bouche, le deuxième constitue un sacré plat de résistance. Skottie Young redéfinit ce qu’est un conte en reprenant à sa sauce tous les ingrédients bien connus pour en faire une œuvre unique et inventive. Il prend du conte le récit d’initiation tout d’abord et avant tout : Abel, le jeune héros, plonge de plus en plus dans sa psyché et son passé, sublime métaphore de l’adolescence en proie à ses doutes et ses souffrances. Le thème de la fugue et d’enfants perdus résonne à de nombreuses reprises. On verra aussi des actions, un élément important du conte, et dans ce tome, elles se multiplient, créant une lecture trépidante et passionnante. Enfin, et c’est peut être ce qui rend cette série si attachante, Young reprend l’imaginaire merveilleux des contes et n’hésite pas à intégrer des lieux, personnages et idées totalement fantasmagoriques. Ce dépaysement permet de mettre en lumière le dessin merveilleux lui aussi de Jorge Corona. Encore plus beau que le premier tome, son graphisme mêle brillamment vie, mouvements et créativité avec en plus des couleurs à tomber par terre. C’est donc avec ce deuxième tome qu’on se dit qu’Angoulême a fait le bon choix...