L'histoire :
Depuis le départ forcé de Black Manta, les dissensions entre les membres de la Légion Fatale apparaissent encore plus clairement. Bien décidé à renforcer son équipe d'affreux, Lex Luthor convie au cœur de son repère caché, appelé le hall de la fatalité, les vilains de tous horizons afin de participer à une session de recrutement. Mais il est cependant évident que trop d'egos et de folies regroupés en un même lieu revient à tenter de faire des claquettes sur un baril d'explosifs ou de jouer à la roulette russe avec un chargeur plein. Le Joker profite de l'occasion qui lui est offerte pour allumer la première mèche en empoisonnant les potentielles recrues avec son gaz hilarant et en s'en prenant violemment à Luthor. De leur côté, Hawkgirl, le Limier Martien et Green Lantern pénètrent dans l'orbite de la planète Thanagar Prime mais il s’avère que l'accueil qui leur est réservé est loin d'être chaleureux. En plus des gardes surarmés qui les surveillent en permanence, les questions qu'ils souhaitent poser à l'impératrice Shayera Hol restent sans réponse. Déçus d'avoir parcouru tout ce chemin vainement, ils ressentent aussi de nombreuses zones d'ombres dans les explications de leur hôte, qui semble cacher de terribles secrets dans les profondeurs du coffre-fort que constitue la planète.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scott Snyder et James Tynion IV poursuivent leurs aventures cosmiques sur la Justice League avec des rebondissements toujours plus fous. Après un volume centré sur Aquaman et la mythologie Atlante, l'histoire va cette fois-ci focaliser en grande partie sur le personnage de Kendra Saunders, alias Hawkgirl. Comme depuis le début de cette saga, les auteurs empilent les concepts et les coups de théâtre comme un bourratif mille-feuilles mais à présent, certaines pièces du puzzle commencent à s'emboiter et à trouver leur place. Une chose est sûre : l'ambition scénaristique est certes immense mais parfois le lecteur a du mal à suivre le fil rouge du récit, tant les ramifications des histoires secondaires sont entrelacées, à l'image d'un complexe nœud gordien. Si vous souhaitez voir Batman et Superman, vous risquez d'être déçus car ils n'apparaissent ici qu'épisodiquement, en arrière-plan, pour laisser sous le feu des projecteurs des membres certes importants mais moins prestigieux de la célèbre Justice League. Ce parti pris est assez pertinent car il offre plus de liberté de mouvements aux auteurs dans l'optique de faire émerger des révélations sur le passé de ces personnages. Le dessin partagé entre cinq illustrateurs alterne quant à lui le bon et le moins bon mais reste tout de même agréable à la lecture. Un petit coup de cœur pour Guillem March dont le graphisme sombre et poisseux, mis en valeur par un encrage nerveux, se détache des autres prestations plus académiques. Mais que nous réservent donc encore comme surprises ces imaginatifs auteurs pour le prochain volume ?