L'histoire :
Suite à la destruction du Mur Source, une énigmatique comète s'en est échappée et se dirige désormais à vive allure en direction de la planète bleue. Rassemblée autour de J'onn J'onzz le Limier Martien, la nouvelle Ligue de Justice composée de Wonder Woman, Hawkgirl, Superman, Batman, Aquaman, Cyborg, Flash et Green Lantern, tente d'analyser et de comprendre quelle est la nature intrinsèque de cette menace, afin de pouvoir l’arrêter avant l'impact qui semble inévitable. Comme si la situation n'était pas déjà assez désespérée, les héros se retrouvent confrontés à la machiavélique Légion Fatale, composée des pires super-vilains avec à leur tête, Lex Luthor ! Ce dernier a recruté au sein de son équipe Sinestro, Black Manta, le Joker, Cheetah et Grood. Il est désormais évident que le combat engagé dans l'optique de découvrir les secrets de la mystérieuse puissance cosmique sera sans merci. Dans la quête de la possession de ce pouvoir, qui semble incommensurable, Luthor semble déjà avoir plusieurs coups d'avance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le succès de l'indispensable cycle de La cour des hiboux, Scott Snyder fait désormais partie de ces noms qui comptent dans le monde du comics. Comme souvent avec ce genre d'auteur talentueux, les attentes des lecteurs et des critiques sont dès lors très élevées. C'est ainsi que, tel des enfants sages le matin de Noël, nous avons découvert les yeux humides et la salive aux lèvres sa nouvelle série, Batman Métal. Le dessin était certes chatoyant, mais passé deux chapitres le livre nous tombait des mains tellement l'histoire était emberlificotée et indigeste. On pensait dès lors avoir perdu Snyder dans les limbes de la création scénaristique. C'était donc avec beaucoup de retenue et d’appréhension que nous avons effleuré la première page de ce récit qui se place dans la continuité de Batman Métal, avec à portée de main une boîte de Doliprane, en cas de surchauffe cérébrale ! Alors, oui : le récit est toujours complexe et on ne comprend pas toujours parfaitement les idées développées par l'auteur. Mais progressivement, on prend conscience de l'ambition scénaristique folle qu'il distille. Snyder a construit une intrigue dense et méticuleuse, dont nous commençons à percevoir l'incroyable étendue. C'est sûr que pour ce scénariste de talent, le médium de la bande dessinée n'a pas juste vocation à divertir, mais aussi à pousser le lecteur à la réflexion en développant des questionnements à la fois scientifiques et/ou métaphysiques, comme a pu le faire Jim Starlin avec sa trilogie de L'infini. C'est étonnant, déstabilisant mais c'est du comics « qui ose », au risque de déplaire et de perdre certains lecteurs. Le talent de Snyder est aussi de savoir s'entourer des meilleurs dessinateurs du moment. Et force est de constater qu'il a encore trouvé la perle rare. Bien sûr, les dessins de Jim Cheung, Doug Mahnke et Mikel Janin sont merveilleux mais ils sont, au final, éclipsés par la prestation de haut vol de Jorge Gimenez. Quel talent chez ce jeune dessinateur, qu'il va falloir suivre de près, tant son coup de crayon dynamique et son travail de mise en scène sont bluffants. Chaque case est un régal et son design des personnages est impressionnant. Rarement le Joker n'a semblé aussi malsain. Mention spéciale aux couleurs lumineuses d'Alejandro Sanchez qui magnifie le travail du dessinateur. Une seconde lecture peut être utile afin de mieux comprendre les méandres scénaristiques de ce récit complexe, mais au final terriblement prenant et intrigant. Alors, êtes-vous prêt à embarquer pour ce voyage étonnant ?