L'histoire :
L'humanité a fui une Terre condamnée et s'est lancée dans la terraformation de nouvelles planètes. Le projet de la société « Better-World » est ainsi de créer des lieux d'accueil paradisiaques pour les humains qui rêvent de ́nouvelles opportunités. Mais malheureusement, sur Exodus, le Terraformeur est tombé en panne et les résidents ont donc décidé d'évacuer ce monde sans avenir. Tout se dérègle rapidement et bientôt la vie sur la planète sera totalement insupportable. Le compte à rebours est lancé. Alors qu'une fusée bricolée tente un ultime décollage, un maraudeur surveille de loin le vol de l'engin qui s'écrase suivi d'une puissante explosion. Derrière son casque de métal, « Corbeau » espère pouvoir récupérer les pièces qui lui permettront de finaliser sa propre navette spatiale. Connectés mentalement aux sombres volatiles qui le surplombe, ils échappent de peu à l'attaque d'un ours gigantesque. Mais sur Exodus, il n'est pas le seul à posséder le pouvoir de contrôler une espèce animale et via un réseau neuronal, il a la capacité de communiquer avec ses amis « Sanglier » et « Louve ». Cependant, dans cet univers en perdition, un prédateur a bien l'intention de se placer tout en haut du règne animal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rook Exodus est le nouveau titre du talentueux scénariste Geoff Johns qui incorpore la label « Ghost machine » et nous fait saliver juste en contemplant la somptueuse couverture de Jason Fabok. Après Bryan Hitch et Gary Frank, c'est donc au tour du dessinateur canadien de développer la collection en illustrant un récit de science-fiction à la sauce Mad Max. Dans un monde futuriste violent et cynique, Geoff Johns imagine un univers en guerre qui part méchamment en sucette. Jusqu’ici rien d'original, mais le scénariste développe le concept malin d’un groupe de survivants attachés à un animal totem qu'ils contrôlent et peuvent utiliser tels des armes. Ce bestiaire permet de créer des armures bien badasses et de proposer un récit bourré d'adrénaline, tout en développant des questions sous-jacentes sur notre rapport à la nature. La proposition est donc alléchante mais malheureusement, le rendu est décevant et flirte avec le nanar. Ce récit qui pourrait être grandiose manque cruellement de profondeur et enchaine des scènes d'action sous stéroïdes parfois caricaturales. Le comics est cependant sauvé par le travail XXL de Jason Fabok au dessin qui livre une prestation de toute beauté. L'artiste se déchaîne sur des planches puissantes qui fourmillent de détails et un design jubilatoire des armures des protagonistes. Urban a d'ailleurs eu la judicieuse idée de proposer également une version noire et blanc de ce titre qui présente de manière optimale le travail de Fabok. Préparez-vous clairement à rugir de plaisir en contemplant ces pages...