L'histoire :
Au cœur de Songe, royaume du rêve, trône le château du maître de ce monde, un certain Morphée. Il s'y trouve une immense bibliothèque débordant de livres jamais rédigés sur lesquels veille un gardien, Lucien le bibliothécaire. En plein soliloque de présentation, il est interrompu par cette face de courge de Mervyn qui en l'absence du patron se réfère à lui en cas de problématique. Et là le problème est de taille et inquiète de plus en plus les habitants du royaume car une gigantesque fissure lézarde le ciel de leur monde. Face à ce péril imminent, Lucien est mandaté pour solliciter l'aide du roi, mais ce dernier a abandonné ses sujets. Il demande donc au colérique corbeau Matthew de partir en quête du maître disparu en explorant les rêves mais ce dernier va tomber sur un os en la personne de la mystérieuse Dora. Plus que jamais, le royaume des rêves est vulnérable et sa population hétéroclite semble désormais le dernier rempart face aux menaces qui l'entourent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sandman est une série qui a révolutionné le monde du comics grâce au talent incroyable d'un des plus grands conteurs d'histoires de son temps : Neil Gaiman. Figure de proue du label Vertigo, cette immense saga mystique, littéraire et un brin dérangeant nous dévoile les aventures de Morphée alias le Marchand de Sable ainsi que de son étrange famille des Éternels. Alors qu'une série Netflix est annoncée, l'univers de Sandman se voit ressusciter avec ce titre qui se situe dans la continuité de la série d'origine. Première constatation : le personnage principal brille par son absence et nous découvrons un récit qui va se développer autour du microcosme du royaume de Songe. Nous prenons plaisir à redécouvrir cette immense galerie de personnages hauts en couleurs mais on imagine qu'un lecteur non initié à la saga risque d'être légèrement perdu. Les dialogues de Gaiman sont toujours aussi savoureux par leurs finesses et leurs qualités littéraires et son récit apparaît très ambitieux, mais parfois un peu trop car on s'y perd entre la myriade de personnages et d'intrigues qui rendent la lecture parfois chaotique. Le changement opéré sur la série est aussi graphique car on passe du dessin sombre de la série originale à une illustration lumineuse et chargée de détails. Bilquis Evely réalise un travail admirable qui dépoussière le titre même si on avait une affection particulière pour le style gothique de la première époque. Cette renaissance est donc globalement plutôt réussie, espérons que les prochains épisodes ne soient pas qu'un doux rêve…