L'histoire :
Morphée, prince des Songes a rendu son dernier soupir. Alors que son successeur a déjà pris possession du château, tous ceux qui ont connu le Sandman se rassemblent autour de sa dépouille afin de lui rendre les hommages qui lui sont dus lors d’une veillée funèbre. Chaque invité exprime sa relation avec Morphée. La rencontre avec le prince des Songes a bouleversé plus d’une existence et a révélé aux individus leur propre face cachée. C’est cette relation particulière avec le monde du rêve que chacun vient célébrer à cette cérémonie. Mais quand le prince des Songes vient à mourir, une autre incarnation vient lui succéder et poursuivre son œuvre : le nouveau Morphée s’inscrit dans les pas de son prédécesseur dont il ressuscite les serviteurs défunts ou persuade ses fidèles de rester à ses côtés comme Matthew le corbeau inconsolable après la disparition de son maître. La mort n’est-elle que le prélude d’une renaissance ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce septième volume se clôt la saga du Sandman. La première partie de l’ouvrage est consacrée à la veillée funèbre et aux adieux de la communauté des rêves au Prince des Songes. Cette cérémonie est à la fois un hommage et un bilan des événements qui se sont enchaînés dans les six opus précédents. Neil Gaiman montre ici combien le Rêve commande nos vies et offre un message d’espoir : si un rêve meurt, un autre prend sa place. Gaiman offre un hymne au monde des Songes, soutenu par une langue extrêmement poétique, subtilement traduite par Patrick Marcel à qui il faut rendre hommage pour son travail. Neil Gaiman revient également sur des personnages clefs rencontrés lors des aventures précédentes comme William Shakespeare qu’il montre ici en plein doute, en pleine « tempête » pour reprendre le titre du chapitre. Le scénariste rend également une nouvelle fois hommage aux contes populaires du Japon à travers la magnifique et triste histoire du moine et de la renarde. De très beaux chapitres sont consacrés aux membres de la famille de Morphée, les Infinis avec des interprétations là encore très poétiques de la Mort, du Désespoir ou du Destin. Mais l’écriture de Neil Gaiman est véritablement sublimée par la brochette de dessinateurs hors pair qu’il a su s’attacher pour servir son récit. Du trait sensible de Michael Zulli aux estampes de John J.Muth ou aux tableaux à couper le souffle de Yoshitaka Amano en passant par le style inimitable de Bill Sienkiewicz, chacun apporte sa patte à ce chef d’œuvre collectif. À cela, Urban Comics a ajouté une chronologie détaillée de Sandman mais aussi le script de la Tempête qui permet de comprendre en détail le travail de Neil Gaiman sur cette histoire et une série d’entretien avec l’auteur qui éclairent ses références et révèlent quelques anecdotes amusantes. Cet ultime album est un des plus réussis de la série aussi bien par la qualité de l’écriture de Neil Gaiman que par la haute tenue artistique que l’ensemble des dessinateurs a donné à l’ensemble avec des styles différents. Un titre à posséder absolument et à savourer sans modération.
