L'histoire :
La capsule de Kal-El vient d’atterrir à Smalville mais le couple Kent, à peine arrivé sur les lieux, est exterminé par des êtres venus d’ailleurs qui emmènent l’enfant. Bruce Wayne vient d’assister au meurtre de ses parents mais de mystérieux personnages emmènent le jeune homme avec eux et se substituent aux parents biologiques de Bruce. Afin de changer définitivement la face du monde, les individus, venus du futur exterminent sans pitié les autres héros que sont Flash, Green Lantern ou Aquaman. Dans le monde alternatif créé à la suite de ces changements, Clark Kent et Bruce Wayne sont les deux maîtres du monde et exterminent sans aucune pitié tous ceux qui résistent à leur joug. Les deux héros sont sous la coupe de leurs « parents » adoptifs, venus du XXXIe siècle : Lord Eclair, Cosmic King et Saturn Queen qui ne sont autres que les étranges individus qui ont changé le destin de Superman et Batman. Les deux héros sont-ils désormais destinés à être des dictateurs sans pitié faisant régner la terreur sur le monde ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bienvenue dans un univers uchronique, dans un monde parallèle où les héros que nous connaissons sont devenus les oppresseurs à la suite d’une divergence temporelle. Sur le plan scénaristique, Jeph Loeb use ici d’un procédé très classique qui fonctionne plutôt bien dans la première partie du recueil, même si un sentiment de déjà vu prédomine. De boom tunnel en boom tunnel, Superman et Batman explorent des univers alternatifs et tout finit par rentrer dans l’ordre grâce à l’aide inattendue de Darkseid. Malgré une thématique classique, Jeph Loeb offre plutôt un bon récit accompagné très efficacement par le trait de Carlos Pacheco, à la fois puissant et élégant. Le second récit de l’album se concentre sur la figure de Supergirl et insiste sur le côté ultra-protecteur de Superman envers sa cousine. Cette histoire trouvera sa résolution dans Infinite Crisis mais donne déjà quelques indications sur la manipulation dont les kryptoniens sont l’objet. Pour ce récit, Loeb est accompagné par le dessin de Ian Churchill, plus en finesse, qui fonctionne très bien sur la plupart des personnages en particulier Batman et Batgirl. Les choses se gâtent dans la seconde partie de l’ouvrage avec l’histoire intitulée « vengeance » qui reprend les voyages dans les univers alternatifs en y ajoutant une forte dose de loufoquerie qui apporte beaucoup de lourdeur et peu d’intérêt au récit. En fin de volume, on trouve cependant une histoire courte et poignante en hommage à Sam, le fils de Jeph Loeb, décédé d’un cancer, finement illustrée par Tim Sale. Un volume hétéroclite qui laisse une impression mitigée.