L'histoire :
Depuis la panne mondiale d’internet, les choses ne sont plus comme avant. Les hôpitaux peinent à panser les plaies et les nombreux blessés graves lors des agressions. Il faut même s’occuper de ceux qui ont tué les autres. On dit qu’ils sont assez particuliers et que parfois, ils clignotent d’une drôle de façon… Silk assiste à l’enterrement de son coéquipier. Un homme avec un cuir rouge la suit et s’adresse ensuite à elle. Il dit bien connaître Nicky. En tout cas, il parle comme lui en racontant des détails scabreux et très intimes alors même que personne ne lui a posé de questions. Il s’agit d’un ami proche de Nicky (son ex), Victor Rose. Nicky, quelques semaines avant sa mort, lui a demandé de veiller sur Silk et de l’aider si elle en avait besoin. Il est lui-même ancien flic à New York et il n’hésitera pas à se salir les mains si besoin. Silk sourit mais en tant que membre du FBI, elle estime ne pas avoir besoin d’aide. Elle refuse d’être assistée en quoique ce soit. Dans le même temps, Ellison et Fausta roulent en pleine montagne. Ils veulent se cacher dans la maison de la grand-mère d’Ellison. Il espère également revoir ses sœurs car depuis tout ça et la mort de Gibson, il a bien besoin de leurs conseils…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome deux WorldTR33 prolonge ce cauchemar issu de l’internet. Si le premier tome était un déluge d’hécatombes et de meurtres, ici, James Tynion IV prend le temps de developer l’intrigue. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est complexe et possède plein de ramifications… comme internet ! Pas moins de trois groupes différents et trois temporalités se succèdent. Un peu comme dans The Nice House of the Lake, Tynion se régale à distiller les révélations à travers des personnages particuliers et charismatiques, à commencer par Gabriel Winter. Vous n’êtes pas au bout de vos surprises puisque cette enquête qui mêle SF, fantastique, horreur et thriller regorge de moments choc et surprenants. La thématique d’internet, clairement un des points les plus originaux, est également parfaitement développée. Que ce soit à travers des explications scientifiques complexes ou à travers les « nerds », le côté irréel de l’undernet fascine et pas seulement par sa représentation physique, la vénéneuse Sammi. Même le graphisme se change et la réalité se tord quand les personnages victimes ont leur image brouillée par cette invasion démoniaque. Le travail d’ailleurs de Fernando Blanco est très impressionnant de maîtrise. Dans un style froid et chirurgical, parfaitement sublimé par les couleurs de Jordie Bellaire, son dessin alterne brillamment portraits de personnages et scènes de cauchemar. Internet tue tout : cette série aussi !
