L'Argentine n’a pas que des footballeurs de renom comme Messi ou Maradona. Le pays d'Amérique du sud possède également quelques dessinateurs talentueux comme Eduardo Risso ou Jose Muñoz. Ariel Olivetti fait aussi partie de ceux-là. Véritable autodidacte, il apparaît pour la première fois au milieu des années 90 chez Marvel. Depuis lors, il illustre bon nombre de personnages avec un style très personnel, fait de crayonnés et de manipulations informatiques. Rare et discret, l'auteur a tout de même accepté de nous accorder une petite interview par le biais d'échanges de mail...
interview Comics
Ariel Olivetti
Réalisée en lien avec les albums Superman & Batman vs Aliens & Predator, Marvel Heroes Extra T3
Peux-tu te présenter et nous dire comment tu en es arrivé à faire de la bande dessinée ?
Ariel Olivetti : Je m'appelle Ariel Olivetti. Je suis dessinateur de comics et illustrateur et j'ai commencé ma carrière artistique en 1989 par la création de couvertures pour la revue argentine Fierro.
Quelles sont tes références (ou influences) ?
Ariel Olivetti : Mes références et influences sont nombreuses. Breccia, Richard Corben, Bisley et quelques milliers d'autres auteurs !
Sur planetebd.com, on trouve ton style vraiment impressionnant. Quels sont tes méthodes de travail ?
Ariel Olivetti : Actuellement, je travaille les crayonnés de façon classique, mais c'est avec les effets digitaux que je donne les volumes et les couleurs. Il n'y a plus que pour certaines couvertures que j'utilise encore l'acrylique et l'huile.
En France, nous te connaissons surtout pour tes magnifiques couvertures mais depuis quelques années, nous pouvons voir tes travaux sur des titres Marvel. Travailles-tu à présent exclusivement pour eux ?
Ariel Olivetti : Oui, et il me reste environ deux ans de contrat avec Marvel.
Ta participation à la série Hulk est vraiment convaincante. Cela a-t-il été aisé de respecter les délais très courts de l’éditeur, du fait que ton style est très poussé visuellement ?
Ariel Olivetti : (Rires). Bonne question, dont la réponse est très simple : il a suffi de travailler 11 heures par jour, quitte à se briser le dos !
Tu as travaillé avec beaucoup de scénaristes talentueux (Warren Ellis, Joe Kelly, etc.). Avec lequel as-tu préféré collaborer ?
Ariel Olivetti : Peter David et Joe Kelly
Avec qui souhaiterais-tu réaliser un prochain comics ?
Ariel Olivetti : Avec Miller !
Y a-t-il un super héros sur lequel tu aimerais absolument illustrer les aventures ?
Ariel Olivetti : Oui, Lobo, Punisher et Hulk.
Nous avons pu également découvrir le crossover Superman Batman vs Aliens & Predators. la réunion de toutes ces figures mythiques a-t-elle été compliquée ?
Ariel Olivetti : Oui, ça a été assez compliqué, pour différentes raisons. D'abord le travail a été assez laborieux, parce que c'était la première fois que j'intégrais les techniques numériques et que je m'y suis difficilement adapté. C'était tout nouveau pour moi et il m'a fallu un certain temps avant de maîtriser ces nouveaux outils. De plus, chaque planche devait être validée par chacune des maisons d'éditions : une gageure doublée d'une éternité en termes de délais ! C'est ainsi que le projet a été bouclé au moment même où le premier film sortait... Et comme le scénario est le même, ils ont décidé de reporter à trois ans l'édition de la BD ! Ce qui explique aussi qu'entretemps, on a pu voir mes dessins numériques sur le Sup & Bat, alors qu'ils leur étaient postérieurs...
Quels sont tes prochains projets ?
Ariel Olivetti : En ce moment je travaille sur la série régulière Namor.
Pensez-vous un jour écrire un scénario ?
Ariel Olivetti : Non, et je pense que je ne m'y risquerai jamais. Hélas, je crains fort que le résultat soit très mauvais !
Si tu n'avais pas fait de la BD, qu'aurais-tu fait ?
Ariel Olivetti : Chanteur de Tango et de Boléro.
Sur quel titre aurais-tu envie de travailler ?
Ariel Olivetti : Pas de série, ni de personnage en particulier.
Quelle est la question qu'on ne t'a jamais posée et à laquelle tu aimerais répondre ?
Ariel Olivetti : Te considères-tu comme un grand dessinateur ? J'y répondrai en toute sincérité : non, je ne suis qu'un bon dessinateur, grâce à ma capacité importante de travail.
Si tu avais une gomme magique pour corriger un détail sur une de tes BD, souhaiterais-tu l'utiliser ?
Ariel Olivetti : Je suis TRÈS TRÈS critique envers moi-même, ce qui peut aussi expliquer que malgré le fait d'être autodidacte, j'ai tout de même réussi à être professionnel. Disons qu'avec cette gomme magique, j'effacerai tout et je me collerai à refaire l'intégralité !
Si tu avais la possibilité de visiter le cerveau d'un autre auteur (comme un super pouvoir), pour mieux comprendre son art ou sa technique, qui irais-tu visiter ?
Ariel Olivetti : Johan Vermeer
Muchas gracias Ariel !
Ariel Olivetti : Merci à vous.