L'histoire :
Du haut de sa position contemplative, un étrange gardien protecteur observe attentivement les destinés des différents univers et les événements du sinistre et implacable Multivers noir attirent particulièrement son attention. Il regarde ainsi les mondes sombrer sans jamais pouvoir intervenir, son rôle se limitant à commenter les trajectoires de vie des plus puissants héros. C'est à la croisée des chemins et sous l'influence de la noirceur de cet univers vicié que certains personnages vont basculer vers la pire version d'eux-mêmes. Par exemple, que ce serait-il passé si Bruce Wayne avait été adopté par la famille Elliot plutôt que par le fidèle Alfred Pennyworth ou si Wonderwoman avait été possédée par la malfaisante Hécate ? Ainsi, c’est avec pas moins de cinq crises majeures, fondatrices et incontournables, que Tempus Fuginault voit évoluer les destins des uns et des autres vers le pire des possibles. Batman : Silence, Flashpoint, Crisis on Infinite Earths, War of the Gods et même Dark Knights Métal subissent l'influence de ce monde perverti. Mais n'y a-t-il vraiment aucune lumière qui puisse émerger de cette obscurité et de la fatalité du machiavélique Multivers noir ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les ramifications de l'univers Métal créé par Scott Snyder n'en finissent plus de se développer et d'apporter une impressionnante masse de publications de séries dérivées. Comme un volume ne suffisait pas, c'est une toute nouvelle équipe artistique qui se propose de réinventer les grands événements qui ont profondément marqué les lecteurs de l'univers DC comics. Le moins que l'on puisse dire c'est que le casting est ambitieux avec des auteurs dont le talent n'est clairement plus à prouver. Pour ceux qui connaissent déjà ces grands classiques comme Crisis on Infinite Earth ou bien Batman Silence, il est évident qu'ils seront surpris de redécouvrir ces histoires réinventées sans concession à la sauce métallique. En effet certains scénaristes ont fait exploser ces monuments au Bulldozer avec sûrement la musique poussée à fond dans les oreilles. Mais cette entreprise de terrassement est plutôt judicieuse car elle offre ainsi une totale liberté de réinterprétation de ces récits. Pour ceux qui ne connaissaient pas les œuvres originelles, Urban se propose de les faire découvrir et de disposer ainsi d'un point de comparaison en miroir, comme dans un jeu des sept erreurs. Certes, ces versions sont tronquées mais elles offrent au moins un avant-goût utile à ceux qui souhaitent se plonger dans ces titres. Visuellement, les dessinateurs nous offrent des planches qui envoient du lourd. En même temps lorsque vous avez l'immense Bryan Hitch qui se charge d'illustrer un épisode complet, vous savez déjà que vous en allez en avoir pour votre argent. Moins connu, Karl Mostert effectue lui aussi un travail de haute volée sur l'univers Metal avec un style puissant et méticuleux clairement inspiré du génialissime Frank Quitely. Tout n'est donc pas si noir dans le Multivers, et parfois même la plus profonde obscurité laisse échapper un brin de lumière...
