interview Comics

Simone Bianchi

©Panini Comics édition 2013

Quiconque a eu l'occasion de voir un jour des planches réalisées par Simone Bianchi a du rester baba. Avec un trait ultra-réaliste et des cadrages particulièrement dynamiques, l'artiste italien impressionne. Après un bref passage dans la bande dessinée, il est parti conquérir l'Amérique, chez DC Comics tout d'abord, puis chez Marvel où son talent et sa renommée ont explosé. Ce grand amateur de metal passe énormément de temps à peaufiner les épisodes que la Maison aux idées lui confie et son Thanos Rising s'annonce tout bonnement énorme. Profitant d'un peu de calme dans l'agenda de l'artiste, nous lui avons posé quelques questions à la volée...

Réalisée en lien avec les albums Wolverine, Thor - Au nom d'Asgard
Lieu de l'interview : Le cyber espace

interview menée
par
22 juin 2013

Bonjour Simone Bianchi, peux-tu te présenter ?
Simone Bianchi : Et bien, je suis un italien qui dessine depuis sa jeunesse, j'étais encore un bambin quand j'ai commencé et aujourd'hui, je suis professionnel et à plein temps. Je travaille pour Marvel et dernièrement je suis sur Thanos Rising, dont je ne peux pas te donner beaucoup d'informations mais tu peux aller sur mon site pour y voir des visuels !

deathdealer Quelles sont tes influences ?
Simone Bianchi : Laisse moi te donner ma « top » liste : Frank Frazzetta, Sergio Toppi, Alberto et Enrique Breccia, John Buscema, Moebius, John Romita Sr et Jr, Travis Charest, Alex Ross, Geffrey Jones, Phil Hale, Jon Foster, Bill Senkievich, Esad Ribic, Olivier Coipel, Alex Maleev. Mark Millar, Frank Miller et Grant Morrison, Garth Ennis, Alejandro Jodorowsky.

Comment décrirais-tu ton style ?
Simone Bianchi : En évolution perpétuelle. Je regarde souvent ce que font les « collègues », leurs nouvelles approches et expérimentations. Certains font des choses absolument magnifiques et immédiatement reconnaissables par leur style. Je serais fier si un jour je pensais la même chose de moi. Je progresse, c'est sûr, mais je pense que malgré toutes les techniques ou tout le talent que tu peux avoir, le fait d'avoir un trait reconnaissable immédiatement n'a pas de prix et permet d'avoir des albums qui traversent le temps.

Comme tu le disais, tu as commencé très jeune, en faisant notamment des couvertures d'albums de groupes de metal ou juste du chara-design. Avec le recul, que penses-tu de ces expériences ?
Simone Bianchi :: Je ne les regarde plus, donc je n'ai pas d'opinion précise. La plupart me semble un peu « tendre ». Sur les pochettes d'albums, j'étais un peu plus vieux et leur qualité était meilleure. La couverture de Vision Divine a été celle où j'ai trouvé une approche ce qui m'a beaucoup aidé pour mes travaux américains. Donc finalement, ce fut une expérience importante.

labyrinth Au vue du nombre de pochettes d'albums que tu as réalisées, dont celles de Labyrinth, on peut dire que tu es fan de metal, non ?
Simone Bianchi : : Oui, j'en suis un. Des groupes des années 70 comme Led Zeppelin, Pink Floyd, Deep Purple, puis ceux des années 90 Metallica et Queens Reich, ACDC, Iron Maiden, Dream theatre, Guns N' Roses, Linkin Park.

Ta première bande dessinée a été Ego Sum, comment es-tu arrivé sur ce titre ?
Simone Bianchi : C'était au printemps 2001, j'allais chez Vittorio Pavesio, qui est un éditeur à Turin. Je lui ai parlé de mon projet et il a simplement accepté : « c'est bien, va dessiner ! ».

Quelles sont les différences entre créer une illustration et faire de la bande dessinée ?
Simone Bianchi : Bien sûr, il y en a. Dans les illustrations, tout le monde est attiré par une simple image, une couleur ou une image qui peuvent suggérer un sentiment, une atmosphère. Sur les pages d'une bande dessinée, chaque détail doit être lumineux, permettre la narration et être facile à comprendre.

greenlantern Dès 2002, tu as débuté ta carrière aux USA avec Seven Soldiers. Tu avais effectué 4 épisodes. Que penses-tu de cette première expérience américaine ?
Simone Bianchi : Je suis parti vivre à New York et j'ai proposé mes services à Marvel et à DC Comics. Ce fut le point de départ de ma carrière parce que lorsque j'ai commencé à voir mes travaux publiés tout autour du monde, mon nom est devenu bien plus populaire. Après, je dois dire que même si ces pages ont plusieurs années, je les regarderais toujours avec un grand plaisir.

Ensuite, tu as réalisé un dernier épisode chez DC Comics sur la série Green Lantern. Que penses-tu de cet univers si spécial ?
Simone Bianchi : Je n'y ai pas travaillé suffisamment longtemps ni ne connais bien pour te donner une réponse complète. Quand j'y travaillais, je voulais juste approcher l'univers d'instinct et j'ai bien aimé.

Tu es ensuite parti travailler chez Marvel, pourquoi ?
Simone Bianchi : J'ai grandi avec les héros Marvel, cela vient aussi du fait que DC a eu une très mauvaise distribution en Italie et que je n'étais donc pas très familier avec leurs personnages et leur imaginaire. Voilà pourquoi Marvel.

On t'a vu rapidement à l’œuvre chez Marvel sur l'un des personnages favoris des fans : Wolverine. As-tu eu une complète liberté de création ?
Simone Bianchi : Une totale liberté, oui ! Le travail sur ses pages a débuté lors de mes premiers crayonnés et j'étais assez inspiré. Tout a été validé et en conséquence, le résultat est assez spectaculaire.

wolverineevolution


Tu as continué à mettre en scène Wolverine dans Astonishing X-Men de Warren Ellis. Quelle est la différence entre travailler avec ce dernier et Jeph Loeb ?
Simone Bianchi : Malheureusement il y en a plein. Jeph Loeb est une personne formidable lorsque l'on travaille.

Astonishing X-men est encore plus spectaculaire que ton travail sur Wolverine...
Simone Bianchi : C'était mon souhait. Warren Ellis aurait sûrement préféré des pages plus simples.

thor
Ensuite, tu as réalisé un récit de Thor : Pour Asgard. Comment as-tu créé l'ambiance unique de cet album ?
Simone Bianchi : En mixant différentes influences et autres suggestions dont je voulais tirer quelque chose d'unique. Premièrement, lorsque j'ai créé les bâtiments dans Asgard, j'ai étudié tout particulièrement l'architecture d'Antonio Gaudi et de la famille Sagrada à Barcelone.

Je trouve que ton style a gagné au fil des ans en terme de narration visuelle. Que penses-tu de cela ?
Simone Bianchi : Merci. C'est une des choses que j'essaie d'améliorer sans cesse, cette fluidité dans la narration.

Ensuite, il y a eu une mini-saga d'Uncanny X-Force, où figure encore Wolverine. Pourquoi avoir accepté une histoire plus courte ? Pour Rick Remender, pour les personnages ?
Simone Bianchi : J'ai accepté car j'adore les personnages de Psylocke, d'Archangel et de Deadpool et que je rêvais de les dessiner dans des pages intérieures. J'ai reçu tout le travail de Rick Remender sur Uncanny X-Force sur mon Ipad et j'ai lu l'intégralité aussi vite que j'ai pu. Jerome Opena est vraiment extraordinaire, un des meilleurs dessinateurs en ce moment.

thanos Ta dernière actualité est une série sur Thanos. Que peux-tu nous dire du titre et de ta collaboration avec Jason Aaron ?
Simone Bianchi : Alors, c'est l'histoire la plus puissante, la plus violente et la plus shakespearienne que je n'ai jamais dessiné pour Marvel et c'est bien écrit par Jason Aaron. C'est un récit assez incroyable, sur un personnage très complexe et sur son histoire. Cela expliquera comment et pourquoi Thanos est devenu un adulte tel que nous le connaissons.

As-tu prévu d'autres projets ?
Simone Bianchi : Pour le moment, Thanos Rising occupe 100% de mon temps, puis j'aurai quelques couvertures de Spider-Man à faire et sur d'autres personnages aussi mais je ne peux pas te dire lesquels. En tout cas, pour l'instant, je dois réaliser 20 pages toutes les 6 semaines de thanos Rising.

Est-ce que tu aimes la bande dessinée franco-belge ?
Simone Bianchi : J'en connais plein. Il y a certains artistes qui figurent parmi mes préférés comme Mœbius ou Enki Bilal mais aussi des plus récents comme Guarnido, Massimiliano Frezzato et le génial Olivier Coipel.

fatalis Comptes-tu retravailler pour le marché européen à l'avenir ?
Simone Bianchi : Absolument, mon rêve a toujours été de collaborer avec un des scénaristes favoris, Alejandro Jodorowsky.

Quel super héros inédit pour toi souhaiterais-tu illustrer ?
Simone Bianchi : Les Inhumains avec les Quatre Fantastiques et Fatalis.

As-tu un comic book que tu apprécies et que tu aimerais conseiller aux lecteurs ?
Simone Bianchi : Le Thor - God of Thunder par Jason Aaron et Esad Ribic.

Si tu avais le pouvoir de visiter le crâne d'un autre auteur pour en comprendre son génie, qui irais-tu visiter ?
Simone Bianchi : Travis Charest parce que je ne parviens pas à savoir comment il choisit telle ou telle technique et chacune d'elles est irréprochable.

Si je t'offrais un super pouvoir, lequel choisirais-tu ?
Simone Bianchi : Dessiner plus vite, je rêverais de faire un épisode par semaine !

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Pour finir, si tu n'avais pas fait de la bande dessinée, que serais-tu devenu ?
Simone Bianchi : Je suis certain que j'aurai fait de la batterie !

N'hésitez pas à vous sur le site de Simone Bianchi pour découvrir toutes ses œuvres et aussi des originaux à vendre en cliquant ici.

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Grazie mille a Simone per questa intervista ed a Gloria per la traduzione !