L'histoire :
Depuis une centaine d’années, le monde a changé : le Murim, terme qui désigne les arts martiaux et ceux qui les pratiquent, prospère et est devenu la nouvelle référence de la société, à tel point que les plus grands maîtres sont des héros respectés de tous et qui se trouvent tout en haut de la pyramide sociale. Leur chef à tous, M. Namgung, est le directeur d’une énorme société et est aussi le père du président de l’association des lycéens, Hwi. En pleine cérémonie de début d’année, ce dernier est dérangé par les agissements de Ki-Mu, le fils du portier de la société dirigée par M.Namgung. Ki-Mu le défie au combat pour la 400ème fois, mais Hwi n’en fait qu’une bouchée et Ki-Mu vit donc sa 400ème défaite. En rentrant chez lui, ce dernier s’accorde une pause sur le toit de l’immeuble où travaille son père lorsqu’il voit une jeune fille voler jusqu’à lui. Sans que le jeune homme comprenne ce qui lui arrive, l’inconnue se jette sur lui et l’embrasse. Mais elle tente en fait de lui dérober son énergie vitale, son Ki, car elle-même est à bout de force. Ce faisant, elle découvre qu’elle ne peut utiliser Ki-Mu ainsi car son corps se révèle être au parfait équilibre entre le yin et le yang, et cette particularité des plus rares provoque même l’effet inverse : le Ki de la jeune fille se déverse à travers le corps neutre de Ki-Mu. Lorsque des assassins vont surgir pour s’en prendre à elle, elle va alors s’accrocher au dos du garçon et l’utiliser comme une marionnette pour se battre : même si elle n’a plus de force, elle peut encore utiliser ses techniques à travers le corps neutre de Ki-Mu. Le jeune homme se rend alors compte qu’il vient de mettre un pied dans un monde dont il ne soupçonnait pas l’existence lorsque son corps se met à voler et à détruire des armes à mains nues ! Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que le Murim est depuis quelques jours en pleine guerre : un homme parmi les plus vénérés du Murim a déjà tué plusieurs grands maîtres à l’aide d’une technique interdite. Et ce n’est pas tout car Ki-Mu va bientôt découvrir que son père a également quelque chose à voir là-dedans...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec une couverture qui annonce la couleur (une lycéenne en train de mettre un coup de pied tandis qu’on a droit à un super plan sur sa culotte) et le quatrième de couverture qui rappelle également des titres comme Enfer et Paradis ou encore Ikkitousen, ce premier volume de Ping ne commence pas vraiment sous les meilleurs auspices. Si tout cela peut être un gage de fan-service, c’est par contre rarement le gage d’autres qualités pour ceux qui recherchent plus que des combats où des vêtements courts se déchirent rapidement. Heureusement (ou malheureusement pour ceux qui attendaient des filles dénudées en train de se battre), le titre ne joue finalement pas la carte du fan-service, mais les combats sont par contre bien de la partie. Du côté baston, les techniques sont proches de la magie mais le pitch de base est pour le coup plus original qu’on aurait pu s’y attendre : les protagonistes évoluent dans une version du monde moderne mais où les arts-martiaux sont devenus la nouvelle référence de la société depuis une centaine d’années. Ainsi, les grands maîtres de chaque art sont des héros nationaux et forment une coalition, le Murim - qui donne d’ailleurs le nom à l’ère dans laquelle ils vivent, dont le chef est l’équivalent d’un tout puissant PDG de multinationale. Le lecteur commence par suivre Ki-Mu, un lycéen qui se bat pour la 400ème fois avec son rival Hwi qui n’est autre que le fils de M. Namgung, le chef qui dirige tous les clans du Murim. Après sa 400ème défaite, Ki-Mu croise la route d’une jeune fille poursuivie par des assassins, et cette dernière va tenter de lui dérober son Ki (son énergie vitale) pour survivre car sa mission est si capitale qu’elle peut se permettre de sacrifier le premier venu. Ce faisant, elle se rend compte que le jeune homme a une caractéristique des plus uniques : son corps n’est ni yin, ni yang, mais possède l’équilibre parfait. A partir de ce moment, elle va se battre à travers lui, en le dirigeant telle une marionnette afin de mener sa mission à bien, car elle-même ne peut plus utiliser ses techniques surpuissantes avec son corps actuel. Là-dessus, Ki-Mu va découvrir une autre réalité : son père est l’homme de main secret de Namgung, ce dernier étant quant à lui en train de manigancer de sombres desseins qui semblent liés à l’homme qui a récemment tué des chefs de clans à l’aide d’une technique interdite ! Un fond classique mais présenté de manière originale somme toute. Du point de vue graphique, les premiers chapitres se montrent parfois un peu maladroits mais, rapidement, le dessinateur montre des planches intéressantes. Comme souvent dans les shônen coréens, le trait est épais, les encrages très présents et le tramage conséquent. Cela donne parfois un aspect surchargé mais le résultat colle bien à l’histoire la plupart du temps. Pourtant, le tramage n’est pas toujours des mieux choisis et - comme souvent quand il est réalisé à l’ordinateur - malgré les nuances qu’il propose parfois, il se montre assez impersonnel. Comme ce premier volet pose les bases de l’histoire, les combats ne remplissent pas encore la majeure partie des pages mais se montrent déjà intéressants : les scènes d’action sont globalement lisibles et donnent dans des techniques à la limite de la magie, ce qui donne des effets visuels intéressants (et rappelle là encore les références citées plus haut). Côté édition, on déplore quelques fautes d’orthographes (deux ou trois seulement, mais plutôt salées !) mais le reste est d’une qualité relativement correcte, que ce soit pour le papier, l’impression, le traitement des onomatopées, et on a même droit à quelques pages couleurs. Il y a bien un numéro de page qui apparaît au milieu d’une planche et les illustrations de début des chapitres qui ne sont pas homogènes, mais rien de vraiment dérangeant. Au final, ce premier opus propose donc du bon et du moins bon, que ce soit scénaristiquement ou graphiquement, pour un résultat moyen mais qui donne tout de même envie d’en voir plus. Rendez-vous au second volume, donc.