L'histoire :
Paysages du Grand Nord canadien à l’été, de nos jours. Blanco mort, sa descendance laissée lors de son fabuleux périple passé grandit au sein d’une meute. Un loup noir et son frère argenté, surnommés par les observateurs Albus et Ater. Leur croissance est phénoménale ! A l’image de leur père, leurs facultés physiques dépassent largement les meilleures connues. A six mois, ces jeunes louveteaux présentent déjà les caractéristiques d’adultes (…). De l’autre côté de l’océan, en terres de Russie, le premier ministre de la Fédération fait une déclaration importante sur le perron de la maison du comité exécutif à Saint-Pétersbourg. Durant son allocution, il est attaqué par des chiens entraînés à dessein. L’attentat est un échec. Le colonel Schmidt des opérations spéciales de la République R. ennemie – commanditaire – en prend acte. Depuis la perte de Blanco, le programme de chiens de combat vivote. Mais la nouvelle de l’existence d’une descendance au canidé blanc ravive ses espoirs. Le lieutenant Warren se dit prêt à les entraîner. Leurs forces de combat équivaudraient alors à celle d’une tête nucléaire ! Une équipe commando est immédiatement dépêchée afin de capturer les bêtes. Le loup noir est finalement pris à l’issue d’un massacre (parmi le reste de la meute) quand l’autre parvient à s’échapper. Ce dernier cherche de suite à rejoindre son frère. Un nouveau périple commence…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dix ans après le chien Blanco, Taniguchi ouvrait en 1996 un nouveau diptyque mettant en scène la descendance laissée dans le Grand Nord canadien par le fameux animal. Blanco n’est certes plus mais il a eu deux fils : l’un noir comme la suie (appelé à servir d’arme à la République R.), l’autre au pelage clair, argenté, plus à l’image de son père… Nouvelle aventure, nouveau périple. Si ce diptyque est largement une redite du premier au regard de nombreux aspects (personnages, péripéties, paysages, etc.), l’auteur a entre temps mûri et le traitement s’en ressent. Côté graphique d’abord, la maîtrise est totale (ou presque). 1996, c’est l’époque du Journal de mon père, un peu avant Quartier lointainet même si les sommets graphiques du Sommet des dieux ne sont pas encore atteints, le maître nippon a trouvé son style au réalisme, à l’expressivité et la fluidité confondantes. Côté intrigue, l’action occupe les premiers plans. L’auteur s’épargne en effet des rappels inutiles – laissant suffisamment de détails au néophyte – pour entrer d’emblée dans le vif du sujet : l’extraordinaire développement physique de canidés, objets de la convoitise de l’armée pour leur force de frappe évaluée à celle d’une ogive nucléaire ! Taniguchi a visiblement pris beaucoup de plaisir à retrouver ses personnages dans le cadre de paysages naturels grandioses. Marier nature, humanité et un brin de surnaturel est un classique chez lui. Cette édition française d’un diptyque jusqu’alors inconnu dans la langue de Molière fera pour sûr des heureux.