L'histoire :
Cela fait trois ans que Ryô est sorti de prison et il se prostitue maintenant pour gagner de quoi vivre. Il est en train de contenter une cliente lorsqu’il voit à la télévision qu’un tournoi d’ultimate fighting est organisé au Japon : le « Lethal fight », avec un prix de 20 millions de yens pour le gagnant. Il découvre ainsi que les arts-martiaux intéressent le public et qu’on peut gagner de l’argent en se battant. Il décide alors de tirer un trait sur son activité actuelle et de se reprendre, mais son mac n’est pas vraiment disposé à le laisser partir, d’autant plus que Ryô a frappé sa dernière cliente. Après avoir tabassé l’homme et son associé, Ryô s’enfuit et déambule dans les rues jusqu’à atterrir dans un quartier chaud. En passant devant un club d’hôtesses, il voit que la numéro une s’appelle Natsumi et pense qu’il pourrait peut-être s’agir de sa sœur. Il paye pour la voir en privé mais découvre alors qu’il s’agit d’une autre fille qui s’appelle en réalité Megumi et qui utilise un pseudonyme. Malgré son insistance, il refuse de coucher avec elle et finit par lui expliquer qu’il recherchait en fait sa sœur disparue. La jeune femme l’invite ensuite à aller s’amuser à l’extérieur : le courant passe bien entre eux et ils terminent finalement la nuit chez elle. Là, la fille va l’initier à l’héroïne avant de lui faire l’amour. Le lendemain, les yakusas qui s’occupaient de Ryô ont retrouvé sa trace et ils décident d’enlever Megumi pour obliger Ryô à venir à eux. En attendant, ils vont en profiter pour taillader, tabasser et violer la jeune femme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un petit mot de l’éditeur à la fin du volet précédent avait prévenu les lecteurs : ce troisième volet passe un cap dans la violence sous toutes ses formes, et plus que jamais on ne saura recommander assez aux âmes sensibles de s’abstenir de la lecture. On retrouve ici Ryô trois ans après sa sortie de prison : le jeune homme se prostitue pour vivre sous l’égide de yakusas, mais a un déclic lorsqu’il découvre que les arts martiaux intéressent le public et qu’une compétition va être organisée bientôt, avec de l’argent à la clé. Mais la rupture avec sa vie actuelle se passe mal : en conflit avec les yakusas, Ryô fait la connaissance d’une prostituée avec qui il vit une très courte histoire avant que cette dernière ne se fasse violenter et plonge au fond du trou. Dès lors, tout change pour le jeune homme : embauché comme homme de main, il va passer son temps à tabasser des gens et à se complaire dans la violence. Mais il va bientôt réaliser que face à des vrais combattants, il ne fait pas encore le poids... Le développement de l’histoire est intéressant et le scénariste ouvre de nombreuses pistes : recherche de la sœur de Ryô, émergence de l’ultimate fight au Japon, rencontre entre le héros et d’autres combattants, travail pour les yakusas... Le rythme est soutenu et l’évolution est rapide, et on est donc pris dans le récit et on dévore le tome à toute vitesse. Par contre, certaines ficelles scénaristiques et certains retournements de situation manquent clairement de subtilité, ce qui gâche un peu le tout. Les combats sont quant à eux toujours très violents mais n’apportent rien du point de vue des arts martiaux car Ryô ne fait que frapper des racailles sans répondant. Pourtant, tout cela n’est pas vain puisqu’on peut ainsi constater que Ryô a un vrai problème de gestion de la colère et qu’il apprécie de plus en plus la violence en elle-même et de se faire respecter grâce à sa force. Les dessins illustrant ces moments sont de leur côté de mieux en mieux mis en scène et l’on sent que le dessinateur sait ce qu’il fait lorsqu’il représente les mouvements de karaté. Qui plus est, les visages sont vraiment très expressifs, ce qui ajoute un vrai plus. Quelques points à améliorer du côté de la narration donc, mais globalement le scénario se développe bien et on espère que la suite va continuer dans cette direction.