L'histoire :
Un seigneur dont l'ambition est de dominer tout le Japon scelle un pacte avec 48 démons, leur offrant en partage le corps de son futur enfant. Abandonné à sa naissance, Hyakkimaru, est adopté par un médecin. Celui-ci découvre que l'enfant est capable de communiquer avec lui et finit par concevoir des membres artificiels à son attention. Les pouvoirs surnaturels de Hyakkimaru attirant spectres et mauvais esprits il finit par quitter la maison. Dans un temple où il s'abrite pour la nuit, il apprend alors que son corps est incomplet en 48 endroits par la faute des 48 démons du pacte. Il découvre aussi qu’il deviendra peut-être un humain normal s’il parvient à tous les exterminer. Partant à leur recherche, percevant le monde qui l'entoure par des moyens mystérieux et poursuivi par des esprits qu'il est le seul à voir, il rencontre alors Dororo. Ce gamin perdu dans un pays en guerre et roi des voleurs autoproclamé deviendra dès lors son compagnon de voyage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plus on édite en France de séries issues de l'abondante production d'Osamu Tezuka plus on en vient à se demander si cet homme a seulement une fois dans sa vie travaillé sur un mauvais scénario.Ses histoires sont passionnantes et toujours traitées avec une finesse rare dans le monde du manga. Au niveau du dessin, c'est comme toujours d'une originalité incroyable pour l'époque (1967). Les nombreuses scènes d'actions sont nerveuses et tendues, tout ce qu'il faut pour des combats au sabre convaincants. Les décors, splendides, lorgnent avec talent du côté des représentations mythologiques japonaises et des estampes figuratives chinoises. Le choix d'un personnage sans yeux, ni nez, ni oreilles, ni bras ni jambes est extrême : il fallait un certain culot pour dessiner un nourrisson aussi difforme. Pourtant les planches où il apparaît sont parmi les plus belles du tome. Enfin les monstres et créatures sont à la fois simples et parfaits, à faire pâlir Miyazaki d'envie. Dororo est une série en quatre tomes : elle devrait donc être publiée rapidement par Delcourt. Elle risque aussi de nous sembler bien courte...