L'histoire :
Ça ne va pas fort entre Dororo et Hyakkimaru. Ce dernier est encore sous le choc après avoir tué son propre frère. Il finit par envoyer balader Dororo, afin de se suicider et mettre ainsi un terme à ses tourments. Mais le mystérieux joueur de luth intervient in extremis, ce qui permet à Hyakkimaru de se ressaisir. Heureusement, car non loin de là, Dororo s'est fait piéger par un sbire démoniaque aux allures maternelles. Il s'agit en fait d'une servante de Fudô à la face blanche, qui vole le visage des personnes qui lui sont sacrifiées. Dororo n'est pas du genre à tomber dans le premier piège tendu, mais sans l'intervention de son ami sabreur Hyakkimaru, il aurait fini défiguré. Nos deux comparses vont faire la paix et reprendre la route ensemble. Pendant une pause, Hyakkimaru va découvrir que Dororo possède un important secret. Le destin des deux voyageurs va dès lors être lié, puisque le sabreur décide de mettre sa lame au service de son ami. Ils braveront encore des démons et des populaces peu reconnaissantes, mais le plus grand danger qui les attend, c'est les anciens brigands de la bande du père de Dororo...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tezuka est décidément un auteur impressionnant, de par son talent et son imagination. L'univers de Dororo est très original, tout en ayant des bases classiques. En effet, il s'agit du récit des aventures d'un bretteur itinérant avec une forte dose de fantastique puisée dans le folklore japonais. Les personnages sont très attachants – mis à part les démons qui sont, comme il se doit, répugnants – et on ne peut que rire du culot dont fait preuve le jeune Dororo. L'humour est très présent dans ce manga, où les personnages n'hésitent pas à dialoguer avec le lecteur avec beaucoup de connivence. L'exploitation des cases est, comme à son habitude avec Tezuka, exceptionnelle. Ça déborde et ça s'étire pour accompagner le rythme de l'action. La mise en scène est tout aussi grandiose, les titres découpant les chapitres ne vont pas sans rappeler les anciens films muets. Côté dessin, les traits sont bien ronds, à l'ancienne, mais cela ne pénalise que peu le travail du maître : les décors sont détaillés, les personnages ont des morphologies distinctes et les travail avec les ombres est réussi (notamment dans les cases en ombre chinoise). Un manga vivement recommandé aux fanas d'aventure !