L'histoire :
Le jeune Yutaka est obsédé par le corps féminin. Cette « maladie », telle qu'il l'appelle, conditionne toutes ses actions : il va jusqu'à prendre un job dans un vidéo-club pour lorgner les cassettes porno. C'est là qu'il finit par découvrir que son vice est partagé par son père ! En même temps, une étrange affaire de viols en série refait surface. Or Yutaka découvre que le criminel ressemble étrangement à son père, dont en fin de compte il ne savait pas grand chose... L'histoire suivante illustre le type d'accident pouvant se produire lorsque l'on mélange imaginaire et réalité. Pour finir, après une cruelle partie de pêche, la 1ère partie d'une histoire longue conclut ce 2e tome : un jeune enseignant sauve un de ses élèves qui tentait de se suicider. Son geste lui vaudra une certaine célébrité locale mais, pour son plus grand désarroi, l'élève en question lui repproche son acte. En effet, ce dernier est le martyr de sa classe. Minamida, l'enseignant, va découvrir alors à quel point les jeunes peuvent être cruels et que justice n'est pas chose facile à rétablir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 2e tome continue sur la lancée du premier : c'est une société aux morales douteuses et aux individus pervertis que nous dépeint M. Shaku. Du père de famille à deux visages aux enseignants plus préoccupés par leurs postes que par le bien être de leurs élèves, les personnages transpirent le réalisme par leurs faiblesses mêmes. L'auteur réussit avec toujours autant de brio à nous narrer des histoires où la morale est à construire soi-même. On apprécie l'ironie dégagée par exemple dans la partie de pêche, où la protagoniste a des actions clairement en contradiction avec ses convictions. Les dessins de Shaku sont eux aussi dans la continuité du 1er tome, agréables et très détaillés. L'accent est mis sur l'expression des personnages, qui sont bien ici les « miroirs des âmes ». Les quelques scènes gores sont tout à fait convaincantes. Mention spéciale à la couverture ainsi qu'aux pages d'introduction des chapitres qui sont de toute beauté. Pourvu que ça dure !