L'histoire :
Trois histoires dans ce dernier tome d’Imbéciles Heureux : Daisuke est un adolescent japonais typique : Il doit travailler comme un fou pour des concours dont il ne saisit pas l’importance et au moindre moment de loisir il doit affronter l’inexorable flot de reproches d’une mère qui place toute son ambition en son fils. Il en arrive à vouloir sa mort, donnée de ses propres mains. Mais tout son univers bascule lorsqu’il sauve une jeune suicidaire. Il comprendra à ses dépends qu’il ne faut pas confondre désirs et réalité. Vient alors un court intermède animalier, très proche du conte bouddhiste du lièvre et du moine… A la suite duquel nous avons droit à l’histoire de Maître Yoshimori Ogawa, jeune avocat militant contre la peine de mort. Celui-ci est très impliqué dans son combat contre ce relent de barbarisme dans le Japon moderne. Toutefois, qu’en sera-t-il de ses convictions lorsqu’il ne sera plus avocat, mais victime des meurtriers et assassins ? Le destin, sous la plume d’Eishô Shaku, a décidé de le mettre à rude épreuve…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand on tient un tome d’Imbéciles Heureux entre ses mains, on ne peut que jubiler de plaisir devant le magnifique travail réalisé sur les couvertures. La jubilation est d’autant plus intense que déjà par deux fois Eishô nous a intrigués par sa vision caustique de la société moderne. Et ce volume n’échappe pas à la règle ! On retrouve avec plaisir un ensemble de personnages torturés, déchirés entre leur raison et leurs pulsions, dont le comportement est souvent au final loin des idéaux, soient-ils personnels ou sociaux. La violence graphique est indissociable du travail d’Eishô, qui l’utilise pour confronter ses personnages à leurs horreurs intérieures. Ce qui nous amène au dessin : toujours aussi efficace, l’importance est toujours accordée aux expressions des personnages. Haine, stupeur ou encore perversion, ce ne sont que quelques exemples d’expressions qu’Eishô transpose avec brio sur ses protagonistes. Bref, que vous cherchiez un regard différent sur la société japonaise ou que vous soyez friands d’histoires courtes, foncez ! Espérons juste que, comme le laisse entendre l’éditeur, cette fin de série n'est que provisoire…