L'histoire :
Aujourd’hui, Hisa bénéficie de l’aide de sa grand-mère pour revêtir son kimono de cérémonie : la jeune fille de 15 ans va se marier et vivre pour la première fois sous le même toit que son fiancé, Yasuhide. Alors que la cérémonie a commencé et que Hisa distribue une coupe de saké aux invités, un pêcheur du village fait irruption et demande lui aussi à boire. Malgré l’impertinence de l’homme, Hisa accepte avec bon cœur de lui donner du saké et, finalement, ceux qui n’y avaient pas droit en demandent aussi. A la fin de la soirée, Hisa et Yasuhide s’apprêtent à aller dans leur chambre. Seulement, ils se font attaquer par des hommes portant le sabre. Tandis que Yasuhide se défend à mains nues, un des hommes met sa lame sous la gorge de Hisa. A la surprise générale, celle-ci saisit le bras de son assaillant et le fait tomber au sol avant de lancer l’épée à son époux. Puis, Hisa se dépêche d’aller prendre son beau-père dans les bras pour l’emmener en sûreté. Une fois l’incident terminé, Hisa et Yasuhide peuvent enfin être seuls dans leur chambre où l’homme jette sa femme au sol en la sommant de se dévêtir. Cependant, Hisa n’est pas femme à subir les ordres de son mari et refuse de coucher avec lui tant qu’il ne se sera pas calmé : après tout, c’est aussi sa nuit de noces à elle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne présente plus Hiroshi Hirata que l’on connaît déjà pour nombre de gekiga, comme La force des humbles ou bien encore L’incident de Sakaï. Ici, on le retrouve donc pour une nouvelle histoire qui se passe à l’époque d’Edo et on est invité à suivre a vie de Hisa, une jeune fille mariée à 15 ans, qui ne se comporte pas comme une femme dévouée mais qui arrive à imposer sa force et sa volonté aux autres. Si l’intention de nous présenter une femme forte (en tant qu’épouse et mère) est plutôt louable, on est cependant déçu de par le comportement des personnages et ce, pas uniquement parce qu’ils s’expriment comme des livres : les hommes sont des brutes assoiffées de pouvoir qui veulent faire la guerre et qui violent les femmes, et Hisa est très extrême dans ses réactions et on doute fortement qu’une femme puisse se permettre une telle impertinence à cette époque. Quant aux graphismes, le mangaka nous sert des planches fournies et au trait réalistes. Les personnages sont expressifs, les décors sont nombreux et certaines cases sont très soignées. En revanche, on regrette que les visages des personnages secondaires ne bénéficient pas toujours de soin et que certaines scènes d’action ne soient pas toujours très dynamiques, sans parler de quelques exagérations graphiques (Yasuhide qui arrache une tête avec les mains, Hisa qui soulève un homme sans effort...) ou du manque de transition entre certaines parties. Ce premier volume est donc moyen mais les deux autres opus à venir sauront peut-être relever l’ensemble, du moins on l’espère.
