L'histoire :
Sur un parking, Taro défend son frère Jiro contre trois brutes qui voulaient lui extorquer son portefeuille. Après cela, les deux frangins font route vers leur maison mais ils ne tardent pas à être rattrapés par les voyous qui ont cette fois amené du renfort. Affolé, Jiro s’enfuit et Taro doit donc se battre seul. Lorsque ce dernier revient enfin à la maison, il aperçoit son frère en pleurs dans le couloir de l’entrée : le garçon est assis par terre devant la tête décapitée de sa mère. C’est alors qu’un monstre surgit et emporte Jiro avec lui, Taro restant tétanisé par la peur. C’est ainsi qu’il découvre l’existence des undead, ces cadavres ramenés à la vie par les tensions qui les hantaient. Un mois plus tard, lorsque Taro raconte son histoire à la police, le jeune homme passe pour un fou. Depuis la tragédie, il s’est mis à enquêter et il a découvert l’existence du bar Necronomicon qui est un repère de chasseurs de undead. Si Taro veut devenir un chasseur pour tuer ces monstres mais aussi pour retrouver son frère, il ne se doute pas qu’il va devoir se transformer lui-même en undead...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette histoire de jeune homme directement plongé dans un univers peuplé de monstres, le synopsis nous évoque un peu Darren shan mais le ton est ici résolument plus sombre. En effet, ce qui arrive à Taro est implacable et arrive très brusquement : sa mère est décapitée, son frère enlevé par un monstre (un undead), et lui-même est charcuté par un autre avant d’en devenir un à son tour afin de pouvoir les chasser. Ainsi, le lecteur est immergé aussi brutalement que le héros, ce qui renforce l’attachement à ce dernier tout en évitant le piège du pathos à cause de la tragédie. On suit alors le jeune homme en plein apprentissage de son métier de chasseur et, là encore, le récit se montre sans pitié : les faibles sont dévorés et coupés en morceaux, les cadavres sont pléthore et la réussite des missions n’est jamais garantie, ce qui est assez rare dans un shônen. Le scénario se montre donc original à plusieurs points de vue et le ton cru qui s’en dégage ajoute une touche plus vive au récit. En outre, les graphismes ont eux aussi un style propre à l’auteur à tous les niveaux. Les scènes d’action empruntent au punk et aux affiches seventies de film d’horreur, ce qui est à la fois original et fort sympathique. De plus, la violence n’est pas étouffée et, sans sombrer dans le gore pour autant, on a le droit à des morceaux de chair qui volent, ce qui ravira les amateurs du genre. On regrettera cependant que certaines planches soient trop chargées car on a parfois du mal à tout saisir. De plus, les personnages dégagent beaucoup de charisme et ont également un design original et agréable, même si le trait appuyé des silhouettes n’est pas toujours du meilleur effet. En tout cas, la personnalité du mangaka s’exprime pleinement à travers ce titre pour le moins original et le court format de la série (4 volumes) nous laisse à penser que la suite restera elle aussi dense et mouvementée.