L'histoire :
En pleine tempête météorologique et médiatique, cerné par les forces de police, Mehdi accomplit son rêve sur le toit d'un immeuble : il rencontre enfin son idole, la star du rock Lolita, l'icône d'une jeunesse rebelle. Mais au moment où il peut enfin la serrer dans ses bras, une explosion se produit à la base de l'immeuble. Qui des rebelles ou du pouvoir despotique est responsable de cet attentat ? Mehdi sauve Lolita d'un mitraillage en règle et d'une chute mortelle. Il l'emmène en la prenant par la main et s'engouffre avec elle par un tuyau d'évacuation qui les propulse... jusque dans les sols. Ensemble, ils parviennent à voler un bathyscaphe et, en passant par les égouts, ils rejoignent le ghetto où sont parqués les victimes du virus Marabout. Durant cette fuite incroyable, Mehdi a néanmoins compris que son rêve n'était qu'une illusion : Lolita est un être humanoïde, qui n'obéit que parce qu'il lui demande et qui encaisse les balles sans broncher. Pétri de désillusions, il trouve une planque dans le ghetto où il recoud les trous de Lolita, une lueur de nostalgie dans l'oeil, et organise sa subsistance. De son côté, le despote Néponine intensifie la traque autour de Lolita. Il sait qu'elle représente à la fois un puissant outil d'asservissement des foules, mais aussi un terrible danger si elle tombe entre les mains de la résistance. Il se sert alors de Tabiles, qui a conçu Lolita sur le modèle de sa fille défunte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A chaque tome, Lolita y perd un peu plus de son charisme. Désormais dans les bras de Mehdi - un événement qu'on attendait depuis la première page du premier chapitre - elle n'est plus qu'une marionnette muette et inutile. Evidemment, notre héros est dépendant d'une drogue et n'a pas le mode d'emploi complet du robot-star... C'est là que se situe la grande limite de cet opus. Pour les bons côtés, on en apprend plus sur l'enfance injuste de Mehdi, sur son addiction à la drogue, sur les origines de la conception de Lolita, et sur les rapports entre la jeune fille qui a inspiré le robot et ses ex-pilotes Iris et Ethan. Le dessin de Javier Rodriguez reste quant à lui sur la même ligne graphique qu'au premier tome : un dessin semi-réaliste encré et dynamique, que complètent des astuces visuelles importées du manga (trames de points, lignes de fuite, grands yeux, disproportions anatomiques...). Pour les mauvais côtés, le fil rouge de l'intrigue montre le « héros » Mehdi et son robot star qui se terrent dans une planque durant des mois et donc la quasi-totalité de l'opus ! L'oisiveté et quelques palabres peu productives délayent alors plus encore la progression de l'intrigue. Et pendant ce temps, quid des fans ? Quid de la révolution ? La grosse incohérence s'établissant sur ces points effrite considérablement les belles intentions premières. On se demande où veut en venir Delphine Rieu, comment la scénariste va en finir avec cette histoire, qui écornait jusqu'alors le star-system et la manipulation des masses... et se cherche désormais. Et puis après moultes longueurs, dans les ultimes pages, une réflexion sur la vie idéale par procuration tire de nouveau la réflexion vers le haut. Ce manga français auto-publié a le mérite de sortir des sentiers battus... mais il a pour contrepartie d'être très inégal.