L'histoire :
À force d’être shooté, Medhi Pansat a atteint le fond. Sous l’emprise des Dreams, il n’a pas pu empêcher l’enlèvement de Flora par Joseph et ses sbires. La honte le pousse enfin à agir. Il cherche alors à rejoindre la résistance. Pendant ce temps, Joseph et Gil se livrent à une expérience bien intrigante. Un faucon plane en décrivant des cercles pour surveiller une scène à l’ambiance résolument shamanique. Lolita gît sur une couche reliée par plusieurs câbles à un ordinateur, tandis que l’on attend patiemment la mort de la jeune femme vivant ses derniers instants sur une sorte d’autel sacrificiel. Joseph rassure Gil : il est sûr de maîtriser le processus sur lequel ses scientifiques travaillent depuis cinq ans. Enfin, la mourante trépasse et son âme transite jusqu’au faucon pour rebasculer immédiatement dans le corps de Lolita... qui réagit immédiatement. Il faut maintenant réactiver sa mémoire. Au bout de quelques minutes, le procédé touche à sa fin. Pourtant, au bout de quelques jours, l’état de Lolita ne semble pas évoluer : elle est consciente, son cerveau semble répondre aux stimuli visuels, mais elle reste pourtant immobile...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Très remarqué dès le tome 1, en tant que finaliste pour le prix du meilleur manga étranger au Japon (2007), cette série hors norme a pourtant un historique éditorial peu régulier. Huit ans après ses débuts et trois après la sortie du troisième épisode, voici enfin la conclusion de ce roman graphique de science-fiction - finalement très réussi - mêlant beaucoup de thèmes récurrents du genre, comme les robots humanoïdes, le totalitarisme et les maladies génétiques. Tantôt classée en comics (sous le nom de A.Doll.A), tantôt en manga, cette série originale est néanmoins tout sauf conformiste à un style particulier, la patte étant plutôt personnelle. C’est au travers de trois nouveaux chapitres remarquablement ficelés que la scénariste Delphine Rieu démontre que l’on peut conclure dignement et, surtout, encore surprendre le lecteur sur des sentiers battus, si l’on sait s’y prendre pour raconter des histoires. C’est ainsi que tous les fronts laissés en suspens lors des trois premiers volets trouvent ici des conclusions aussi convaincantes que parfois inattendues. Natacha Bustos reprend quant à elle le flambeau de Javier Rodriguez pour le dessin sur ce dernier opus. On pouvait donc craindre quelques inconstances au niveau de la cohérence graphique... mais il n’en est rien. A tel point que l’on se demande s’il y a vraiment eu changement de casting ! Bien joué.