L'histoire :
Shota, 26 ans, mène une vie de célibataire endurci et travaille comme instituteur à la maternelle tenue par sa tante. Aujourd’hui, pour occuper les enfants de sa classe, il leur lit une histoire mais celle-ci ne les passionne pas. A la fin de la lecture, les enfants sont très agités et la petite Yoko lui annonce que sa prestation ne vaut qu’un 5/20. Dans le bureau de sa tante, Shota confie son désarroi : il a trouvé cette histoire dans un livre intitulé « Apprendre le rakugo en s’amusant » et pensait que le récit plairait aux enfants. Un peu plus tard, la tante de Shota l’emmène dans un yose, un lieu spécialisé dans les représentations de rakugo. Doraku Sekishuntei, l’auteur du livre qu’a lu l’instituteur, y donne un spectacle. Au début, Shota n’est pas enchanté car il n’y a que des vieux dans le public. Toutefois, lorsque Doraku Sekishuntei arrive sur scène et se met à raconter une histoire d’escroc qui arnaque un vendeur de soba, Shota est subjugué. Cela est une véritable révélation pour le jeune homme qui décide alors de se reconvertir dans le rakugo...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Méconnu chez nous, l’art japonais du rakugo consiste à raconter des histoires drôles en étant assis sur un coussin et habillé en kimono. Présenté comme cela, on pourrait avoir un peu peur mais, à l’instar du personnage de Shota, on découvre un univers très riche et qui fait rêver. Ainsi, les conteurs n’ont rien d’autre qu’un éventail et leur talent de narrateur pour donner vie à des histoires. Shota devient fan de cet art et décide de devenir le disciple d’un maître du genre, Doraku Sekishuntei, mais l’apprentissage du rakugo et la vie d’élève est loin d’être une sinécure. Ainsi, le récit nous propose plusieurs intrigues en une : celle du parcours de Shota qui quitte la vie d’instituteur pour devenir zenza (disciple de base), la description de l’univers du rakugo et, enfin, les histoires racontées qui sont à elles seules des petits moments de plaisir. Le mangaka connaît visiblement bien son sujet et parvient à nous livrer un récit très réaliste, avec des personnages très humains et vivants. On se sent véritablement plongé au cœur du scénario et on a l’impression de vivre au milieu des personnages, on a peur de se faire gronder par le maître et on compatit avec ses disciples. On découvre tout un univers très intéressant, agrandissant ainsi notre culture des arts japonais. Quant aux dessins, ceux-ci sont aussi réalistes que l’histoire : on a le droit à des pages découpées de manière assez classiques mais dont le contenu est de très bonne qualité. Personnages et décors sont représentés avec beaucoup de soin et de détails qui nous immergent encore plus dans l’intrigue. En outre, les histoires racontées permettent à l’auteur de proposer des styles graphiques un peu variés, ce qui n’est pas pour gâcher notre plaisir. En clair : on adore et on attend la prochaine leçon !
