L'histoire :
Tokyo, début des années quatre-vingts. Les parents de Takashi ont décidé de déménager car leur fils a connu des problèmes au lycée du fait de ses mauvaises fréquentations. Pour son premier jour dans sa nouvelle école, Takashi est accompagné de sa mère qui lui répète une fois de plus d’être sérieux et de se faire de bons amis. Le jeune homme, quant à lui, reste assez pensif : il n’aime pas son nouveau quartier et ne sait plus vraiment où il en est. Après les cours, quelques-uns de ses nouveaux camarades viennent lui parler. A cause des problèmes qu’il a eu dans son ancien établissement, ils pensent que Takashi est un dur et lui proposent de venir avec eux. Le jeune homme accepte, en dépit des conseils que lui avait prodigués sa mère, et la bande de garçons se rend dans un parc. Tout en fumant des cigarettes, ils se mettent à parler de pantalons larges, de magasins où ils ont l’habitude de voler et enfin d’un rassemblement de furyôs. Désireux de s’y rendre, Takashi demande à sa mère s’il peut dormir chez l’un de ses amis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaît déjà Tsutomu Takahashi pour l’excellent Sidooh (Panini) et on était donc très curieux de découvrir ce titre dont l’action se passe à une époque plus moderne que la série précitée. L’auteur nous dépeint la vie d’un adolescent mal dans sa peau qui va découvrir le monde des furyôs (comprenez loubards) et des motos. D’abord entraîné par ses camarades et par désir de se faire des amis, Takashi finit par trouver ce qui lui plaît vraiment, la moto, et va s’investir de plus en plus dans sa passion. Au fur et à mesure que l’on voit le jeune homme sombrer dans la délinquance, on observe en parallèle la vie de sa famille qui se détériore : son père sombre peu à peu dans l’alcoolisme et sa mère est au bord de la dépression. L’intrigue est très bien menée, les diverses ambiances bien rendues et on est complètement absorbé par l’histoire. Les graphismes de l’auteur sont aussi de bonne facture et présentent notamment de nombreuses pages en couleur, et pas uniquement en début de volume, mais la plupart sont malheureusement repassées ici en noir et blanc. Hormis un découpage trop classique, il n’y a rien à redire : le trait est détaillé et appuyé, les personnages criant de réalisme et les cases sont bien remplies. En résumé, ce premier volume est une réussite et il nous tarde de lire la suite.