L'histoire :
Iemitsu reçoit la visite des gouverneurs venus lui donner leurs meilleurs vœux pour la nouvelle année. Une fois que tous ont parlé, Iemitsu leur annonce qu’elle espère que le fait qu’une femme occupe la fonction de shôgun ne soit qu’une situation provisoire en attendant que les hommes soient plus nombreux et, qu’en attendant, elle désire garder le nom de son père pour régner. Un peu plus tard, lorsqu’elle est seule avec Arikoto, elle lui demande de choisir cent hommes à virer du pavillon et ce, sans leur verser la moindre pension. Ceux-ci sont envoyés à Yoshiwara où ils sont alors confinés dans le quartier des plaisirs, le bakufu ayant employé des hommes pour les garder et éviter toute tentative de rébellion contre le shôgun. Après cela, Iemitsu prend des décisions importantes qui vont améliorer les conditions de vie des femmes. Avec le temps, les choses commencent à un peu à s’améliorer mais Arikoto souhaite démissionner car la jalousie le ronge. Hélas, au lieu de le comprendre, Iemitsu le nomme premier intendant du pavillon des hommes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins que l’on puisse dire est que l’histoire avance à grands pas puisqu’on suit cette fois la vie de la troisième shôgun, de la quatrième et le début de celle de la cinquième. Quel que soit le portrait considéré, on peut voir une femme qui souffre de sa condition car, bien plus que de régner sur le pays, on lui demande surtout de faire un héritier. Ainsi, Iemitsu souffre ne pas pouvoir être avec Arikoto, sa successeur laisse les autres agir pour elle car elle ne s’intéresse qu’à l’art et refuse le rôle qu’on lui a attribué, et la cinquième shôgun se montre quant à elle aussi adepte de la bagatelle qu’impitoyable et en proie à l’ennui. De plus, on se rend compte que l’accession des femmes au pourvoir dans ce contexte est finalement plus tragique que ce qu’on pourrait croire et la condition des hommes qui sont relégués à un simple rôle d’étalons en vue de la saillie n’est pas très enviable non plus. Du coup, les personnages sont tous aussi à plaindre qu’attachants et le récit se montre très adulte. Parallèlement à cela, les intrigues politiques continuent et les complots sont là pour donner du suspense au récit. Le scénario est donc étoffé et captivant, mais on regrette que les graphismes ne suivent pas le même chemin : les silhouettes sont parfois brouillonnes et le style est trop épuré. En tout cas, la lecture est vraiment prenante et change de la production habituelle, ce qui est très appréciable.